La deuxième phase de la nouvelle fusée européenne se profile à l’horizon, avec un deuxième tir prévu pour la fin 2024. ArianeGroup a repensé son organisation industrielle pour répondre à une demande importante.
Après un vol inaugural réussi le 9 juillet, Ariane 6 se prépare maintenant pour son second décollage, qui marquera également sa première mission commerciale. En décembre 2024, la fusée européenne doit mettre en orbite basse le satellite militaire CSO-3 pour le ministère des Armées. Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace, souligne que ce vol commercial représente un tournant pour l’Europe, affirmant ainsi la souveraineté du continent en matière de lancement spatial.
Il faudra attendre cinq mois avant le deuxième vol, un délai qui semble court dans le domaine des lanceurs cryogéniques lourds. Carine Leveau, directrice du transport spatial au Cnes, déclare que c’est un délai raisonnable pour un nouveau lanceur. Le défi est désormais d’analyser toutes les données collectées lors du premier vol pour ajuster les équipements en vue du deuxième tir. Certains ajustements sont nécessaires suite à un problème de désorbitation du dernier étage lors du premier vol.
Le Cnes, en charge de la construction du pas de tir d’Ariane 6, a inspecté les installations au sol après le premier tir, confirmant que tout était en bon état. La fusée a déjà commencé à évoluer, avec l’entrée en service prévue en 2026 d’une nouvelle version plus puissante. Deux nouvelles versions, plus performantes, sont également en discussion pour des missions lunaires et le transport de matériels sur la Lune.
ArianeGroup se prépare à une montée en cadence pour répondre à la demande croissante. Des efforts sont menés pour moderniser et optimiser les processus de fabrication tout en réduisant les coûts. Malgré ces avancées, la règle du « retour géographique » impose certaines contraintes à Ariane 6, qui reste tributaire du soutien public.
Le succès commercial d’Ariane 6 est déjà perceptible, avec un carnet de commandes bien rempli comprenant diverses missions pour des opérateurs tant publics que privés. De nouveaux contrats sont attendus pour septembre, marquant une nouvelle étape pour la fusée européenne.
La compétition dans le domaine spatial s’intensifie, avec de nouveaux défis à relever. Les prochains mois seront décisifs pour Ariane 6 et l’Europe spatiale dans son ensemble.