Un total de 38 465 cas de la maladie de la mpox, anciennement connue sous le nom de variole du singe, a été signalé dans 16 pays africains depuis le début de l’année 2022. L’agence de santé de l’Union africaine a élevé mardi ce fléau au rang d’une « urgence de santé publique », son plus haut niveau d’alerte, en réponse à la montée en puissance de l’épidémie sur le continent, lançant ainsi un « appel à l’action » pour endiguer sa propagation. Ces données proviennent de l’Africa CDC, qui a publié des statistiques montrant une augmentation de 160% des cas en 2024 par rapport à l’année précédente.
« La mpox s’est déjà propagée au-delà des frontières, touchant des milliers de personnes à travers notre continent (…) Je déclare, le cœur lourd mais avec un engagement absolu envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons la mpox comme une urgence de santé publique » continentale, a affirmé le président de l’Africa CDC, Jean Kasenya, lors d’une conférence de presse.
Cette déclaration constitue un appel à l’action, en reconnaissant que la réactivité n’est désormais plus suffisante. Il est impératif d’adopter une approche proactive et agressive pour contenir et éliminer ce fléau. Cela permettra en outre de débloquer des fonds pour l’accès aux vaccins, tout en mettant en place une réponse coordonnée à l’échelle continentale. Cette annonce survient à la veille de la réunion du comité d’urgence de l’OMS pour évaluer la nécessité de déclarer une alerte sanitaire de niveau maximal au niveau international face à cette maladie.
Une nouvelle souche du virus appelée « Clade Ib » se propage en Afrique, plus mortelle et plus transmissible que les souches précédentes. Les cas ont été signalés dans plusieurs régions du continent (Maroc, Égypte, Soudan, Côte d’Ivoire, Liberia, Nigeria, RDC, Rwanda, Kenya, Mozambique, Afrique du Sud …). Selon l’Africa CDC, le taux de létalité est supérieur à 3% et les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés, représentant au moins 60% des cas.
La mpox est une maladie virale qui se transmet de l’animal à l’homme, mais également par contact physique étroit avec une personne infectée. La souche « Clade Ib » provoque des éruptions cutanées sur l’ensemble du corps, contrairement aux souches précédentes qui se caractérisaient par des éruptions et des lésions localisées.
L’épidémie de la mpox a été détectée pour la première fois chez l’homme en 1970 en RDC (ex-Zaïre), avec la diffusion du sous-type Clade I. En 2022, une épidémie mondiale a touché une centaine de pays, principalement chez des hommes homosexuels et bisexuels. L’OMS avait alors déclaré une alerte maximale avant de la lever moins d’un an après, en mai 2023. Au total, environ 140 décès ont été enregistrés sur environ 90 000 cas.
Ainsi, l’Afrique doit faire face à une situation sanitaire préoccupante avec la propagation rapide de la maladie de la mpox sur le continent. Les autorités sanitaires se mobilisent pour endiguer la crise, en appelant à une action concertée et coordonnée pour protéger la population. Cependant, malgré ces mesures, la bataille contre la mpox est loin d’être terminée, et il est impératif de rester vigilant face à cette menace.