REPORTAGE – Trois ans après l’avènement des Talibans au pouvoir en Afghanistan, les femmes du pays continuent de se voir refuser l’accès à l’enseignement supérieur. Une situation déchirante pour de nombreuses Afghanes qui se résignent à suivre des cours clandestins, parfois au péril de leur vie.
La photo capture une pièce sombre, entourée de murs de briques et recouverte de nattes de paille posées à même le sol. Sur ces modestes tapis, des cahiers ouverts dévoilent des textes manuscrits en dari, la langue persane afghane. Ce cliché de piètre qualité est le seul souvenir de l’école clandestine fondée par Mehbooba, dans le sud de l’Afghanistan, il y a un an.
Cette jeune femme de 24 ans originaire de Kaboul avait déjà confié au Lesoir la souffrance d’être une femme dans un pays sous l’emprise des Talibans, notamment lors de la fermeture des universités aux étudiantes en décembre 2022. Étudiante en droit, elle avait ensuite pris la décision d’ouvrir, à l’été 2023, un établissement clandestin proposant des cours de sciences et de langues étrangères aux jeunes filles désireuses d’apprendre.
Un sanctuaire de l’éducation aussi illégal qu’éphémère dans un pays qui bannit toute forme d’enseignement supérieur pour les femmes. Cinq mois après l’ouverture de l’école, les Talibans, alertés par une source anonyme, ont envoyé…
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