Il y a près de vingt ans, une épave de pirate associée à Alger a été découverte dans les profondeurs de la Méditerranée. Depuis lors, cet navire suscite un vif intérêt de la part des scientifiques, des médias étrangers et des internautes. Le mystère entourant ce bateau a été récemment révélé par le magazine spécialisé dans la piraterie, Wreckwatch.
C’est en 2005 que la société Odyssey Marine Exploration, basée en Floride, a fait cette découverte. Le navire aurait coulé en 1760, dans les eaux internationales situées entre le Maroc et l’Espagne. Avec une longueur d’environ 14 mètres, l’épave a été gardée secrète pendant près de deux décennies, jusqu’à ce qu’un article paraisse dans le numéro estival 2024 de Wreckwatch.
La découverte de ce bateau pirate ouvre une fenêtre sur une époque fascinante où les pirates régnaient en maîtres dans la région de la Méditerranée. Les fouilles ont permis de mettre au jour des mousquets, quatre grands canons, dix canons pivotants et même une poterie de l’époque ottomane à bord de ce navire incroyablement bien équipé pour sa taille.
Les scientifiques estiment que la présence d’armes lourdes et d’objets cosmopolites à bord indique qu’il s’agissait bel et bien d’un navire pirate. De plus, la poterie retrouvée est directement associée à Alger, qui était la capitale des corsaires au XVIIe et XVIIIe siècle. Ces pirates originaires d’Afrique du Nord étaient redoutés pour leurs attaques audacieuses contre les navires européens, et étaient bien moins célèbres que leurs homologues des Caraïbes.
Parmi ces pirates, Khayr ad-Din Barberousse est l’un des plus célèbres. Cette épave est d’ailleurs la première associée à Alger à avoir été découverte jusqu’à présent. Outre les éléments retrouvés à bord, les chercheurs estiment que les deux tiers du bateau pourraient encore être enfouis sous le sable.
Cette découverte est donc une avancée majeure dans la connaissance de l’histoire de la piraterie méditerranéenne et en particulier des pirates d’Alger. Elle ouvre de nouvelles perspectives de recherche et d’étude pour les passionnés d’épaves et d’histoire maritime.