La justice allemande a fait une demande infructueuse d’extradition d’un plongeur ukrainien repéré en Pologne, soupçonné d’avoir joué un rôle central dans un acte de sabotage. Les autorités de Kiev continuent de nier toute implication.
Berlin – La justice allemande, qui enquête depuis plusieurs mois sur le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022, semble se rapprocher d’une résolution. Un groupe de médias, comprenant la chaîne publique ARD ainsi que les journaux Die Zeit et Die Süddeutsche Zeitung, a révélé mercredi que plusieurs suspects ont été identifiés. L’un d’eux serait visé par un mandat d’arrêt international. Cependant, le fait que cet individu soit de nationalité ukrainienne risque de tendre les relations entre Kiev et Berlin. Alors que l’Allemagne est un soutien majeur et le deuxième plus grand donateur d’aide à l’Ukraine depuis l’invasion russe, sa position pourrait être compromise si l’implication de Kiev dans cet acte de sabotage était confirmée.
Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour approvisionner Berlin en gaz russe, a entraîné une montée des tensions entre Moscou, immédiatement suspecté, et les alliés occidentaux de l’Ukraine. Cependant, en juin dernier, les preuves ont pointé vers un plongeur ukrainien opérant depuis la Pologne. Malgré les demandes répétées d’extradition de la part des autorités allemandes, Kiev continue de nier tout lien avec l’incident.
Les soupçons de la justice allemande se concentrent désormais sur cet individu, dont l’identité n’a pas été révélée par les médias. Selon les enquêteurs, le plongeur ukrainien aurait été repéré près des lieux des sabotages des gazoducs et aurait des antécédents liés à des actes de malveillance. L’émission télévisée ARD a diffusé des images de vidéosurveillance le montrant en train de manipuler des équipements autour des gazoducs avant les incidents. Ces éléments ont conduit la justice allemande à émettre un mandat d’arrêt international à l’encontre du plongeur, dans l’espoir de le juger pour ces actes.
Cependant, les obstacles diplomatiques se dressent sur le chemin de la justice allemande. Kiev a refusé catégoriquement de coopérer à l’extradition du plongeur ukrainien, arguant qu’il s’agissait d’une manœuvre pour discréditer le pays et nuire à ses relations avec l’Allemagne. Les autorités ukrainiennes ont qualifié les accusations de la justice allemande de « infondées » et ont déclaré qu’elles étaient prêtes à fournir toute la coopération nécessaire dans le cadre d’une enquête conjointe pour élucider la vérité.
Cette impasse risque de mettre à l’épreuve les liens entre Kiev et Berlin, notamment dans le contexte de l’aide allemande à l’Ukraine. Alors que l’Allemagne s’est engagée à soutenir financièrement et politiquement l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression russe, tout soupçon d’implication ukrainienne dans des actes de sabotage pourrait entraîner une réévaluation de cette relation. Les autorités allemandes cherchent à obtenir des réponses claires de la part de Kiev pour résoudre cette affaire de sabotage des gazoducs Nord Stream.