Analyse approfondie – Les armements promis à Kiev ont été victimes des ajustements budgétaires entre les membres de la coalition gouvernementale dirigée par les sociaux-démocrates.
Berlin
« La fête est terminée, le pot est vide », a déclaré une source gouvernementale pour confirmer les informations publiées dimanche dans le Frankfurter Allgemeine (FAS). En plein cœur de l’été, alors que les troupes ukrainiennes mènent une contre-offensive risquée dans la région russe de Koursk, l’Allemagne annonce un gel de toute nouvelle aide militaire à l’Ukraine. Les crédits déjà prévus seront honorés, mais en signe de désengagement, ils seront réduits de moitié entre cette année (8 milliards d’euros) et le budget 2025 (4 milliards). Selon le quotidien de Francfort, Berlin ne prévoit qu’un plafond de 3 milliards d’euros pour 2026. Une maigre part est prévue pour 2027 et 2028, avec un demi-milliard annuel.
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, fervent défenseur du soutien militaire à l’Ukraine et personnalité politique préférée des Allemands, a appris la nouvelle par courrier daté du 5 août. Son homologue des Finances…
Cette décision a été prise à l’issue de longues discussions au sein du gouvernement, où certains partenaires de la coalition ont exprimé des réserves quant à l’augmentation des budgets militaires. La priorité a été donnée à d’autres secteurs jugés plus prioritaires.
Cette nouvelle orientation de la politique de soutien militaire à l’Ukraine marque un tournant dans les relations internationales de l’Allemagne. Alors qu’elle avait été l’un des principaux bailleurs de fonds pour aider Kiev à renforcer sa défense, Berlin semble désormais revoir ses priorités.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Certains députés de l’opposition ont critiqué cette décision, la qualifiant de « recul inacceptable » face à l’agression russe. D’autres ont salué cette redirection des fonds vers des secteurs tels que l’éducation et la santé, jugés plus urgents dans le contexte actuel.
Il reste à voir comment cette décision sera perçue au niveau international. L’Ukraine, en pleine lutte contre les forces russes, risque de se sentir abandonnée par l’Allemagne et ses partenaires. Mais pour le gouvernement allemand, il s’agit avant tout de trouver un équilibre entre les priorités nationales et les enjeux internationaux.