ANALYSE – En l’absence d’un véritable programme économique chiffré, Kamala Harris a dévoilé une série de mesures phares visant à améliorer le pouvoir d’achat des Américains les moins fortunés.
Plusieurs crédits d’impôt ont été proposés, non seulement pour aider les ménages à accéder à la propriété, mais aussi pour soutenir les jeunes familles avec enfants, et pour venir en aide aux familles à faible revenu sur le modèle des aides exceptionnelles distribuées pendant la pandémie. Le retour au contrôle des prix fait également partie des promesses de Kamala Harris, bien que qualifié de « communiste » par les partisans de Trump et de « gadgets populistes » par une presse pourtant souvent bienveillante à son égard. Après avoir longtemps minimisé le malaise des électeurs face aux fortes hausses de prix, Kamala Harris admet implicitement que la politique budgétairement coûteuse de Joe Biden, visant à relancer la croissance et augmenter les salaires, n’a pas réellement amélioré le niveau de vie des Américains aspirant à la classe moyenne.
L’inflation, qui a flirté avec les 10% en 2022, est retombée à environ 3% pour le panier de la ménagère, mais reste plus vive dans le secteur du logement. Alors qu’elle était de 3,3% sous l’administration Trump, elle a grimpé à 8,2% en 2023 avant de redescendre à 5% aujourd’hui. Les Américains les moins nantis sont particulièrement touchés par cette tendance, car une part plus importante de leurs revenus est consacrée au logement. Les loyers en hausse et les taux de crédit immobilier excluent des millions d’Américains des propriétés qu’ils souhaitent acquérir. De plus, les fortes hausses des primes d’assurance dommage aux biens réduisent sérieusement le pouvoir d’achat des propriétaires existants. Même s’ils ont souscrit à des prêts à taux fixe avant l’envolée inflationniste, leurs mensualités sont alourdies depuis trois ans par des augmentations significatives des primes d’assurance et des taxes locales sur la propriété.
Il est clair que la classe moyenne américaine, déjà sous pression depuis plusieurs années, est confrontée à des défis économiques de taille. Kamala Harris tente de répondre à ces enjeux en proposant un programme axé sur l’amélioration du pouvoir d’achat, notamment à travers des mesures ciblées en faveur des ménages les plus vulnérables. Reste à savoir si ces promesses se traduiront par des actions concrètes et réelles améliorations pour les Américains les moins aisés.