Alberto Barbera, le directeur du Festival de Venise, se prépare pour l’ouverture imminente de l’édition 2024. À quelques heures du début des festivités, il exprime sa satisfaction pour l’émulation stimulante qui règne entre le célèbre rendez-vous cinématographique de la Croisette et l’événement artistique vénitien.
Le festival de cinéma de Venise, qui débutera le mercredi 28 août en soirée, entretient une compétition saine avec le Festival de Cannes, a souligné Alberto Barbera dans une interview accordée à l’AFP. Il se réjouit de la présence cette année d’un nombre record de stars – un spectacle qu’il n’avait jamais vu auparavant. À l’âge de 74 ans, Barbera, qui occupe le poste de directeur artistique depuis 2012 du plus ancien festival de films au monde, s’enorgueillit d’avoir transformé la Mostra en un événement incontournable pour Hollywood. Chaque année, les plus grandes stars du cinéma défilent sur le Lido vénitien, faisant de cet événement un tremplin pour les Oscars.
La présence massive des célébrités lors de cette édition garantit à la Mostra une visibilité maximale, contrairement à l’année précédente où de nombreuses stars étaient absentes en raison de la grève des scénaristes d’Hollywood. Jusqu’à la remise des prix prévue le 7 septembre, les photographes s’affaireront autour de personnalités comme Lady Gaga dans la suite de Joker et Angelina Jolie dans le rôle de Maria Callas. L’arrivée du duo George Clooney et Brad Pitt promet également de ravir les médias. « Cela fait peut-être plus de vingt ans qu’il n’y avait pas autant de stars présentes venant de nombreux pays », se réjouit le directeur, surplombant le tapis rouge depuis la terrasse du palais donnant sur la mer. Pour lui, leur présence n’est pas une fin en soi : il voit plutôt les stars comme un moyen d’accroître l’attention sur les films et de susciter un vif intérêt pour le cinéma, qui est au cœur de l’essence même des festivals.
Vingt-et-un films sont en compétition pour remporter le prestigieux Lion d’or à Venise, la plupart provenant d’Europe ou des États-Unis, avec trois représentants français. Alberto Barbera souligne cependant le faible nombre de soumissions en provenance d’Asie du Sud-Est, d’Afrique et d’Amérique du Sud, des régions plus durement touchées par la pandémie de Covid. Malgré cela, il se félicite de la diversité représentée par les films en compétition, issus de quelque 60 pays différents.
Derrière le glamour et l’effervescence des festivités, le Festival de Venise ne peut éviter de se confronter aux réalités des conflits actuels, qu’ils se déroulent en Ukraine ou à Gaza. Alberto Barbera assure que les documentaires de cette année, notamment ceux traitant du conflit russo-ukrainien, ne manqueront pas de susciter l’attention du public en raison de leur force artistique et politique. Il espère que ces films contribueront au débat et à une meilleure compréhension du monde, sans être dévoyés par des préjugés idéologiques inutiles.
Dans un contexte de concurrence affirmée entre les grands festivals internationaux pour attirer les films, le directeur artistique de Venise insiste sur l’importance de la qualité des productions sélectionnées pour offrir à tous les films, qu’ils soient des blockbusters hollywoodiens ou des films plus modestes du monde entier, une plateforme de promotion équitable. Avec Cannes, Venise partage les mêmes objectifs artistiques tout en entretenant une saine compétition entre les deux rendez-vous incontournables du cinéma mondial. C’est ce que souligne Alberto Barbera, avec un sourire confiant, dans sa quête permanente d’excellence pour la Mostra de Venise.