Les résultats de cette étude du British Medical Journal ont révélé que les médecins hommes ont un taux de suicide similaire à la population générale, mais supérieur à d’autres groupes professionnels présentant un statut socio-économique similaire. En effet, chaque jour, en moyenne, un médecin se suicide aux États-Unis, tandis qu’au Royaume-Uni, un collègue est perdu tous les dix jours. Ces chiffres alarmants ont incité une équipe de chercheurs de l’Université de Vienne en Autriche à se pencher sur ce phénomène.
Selon l’étude, le risque de suicide chez les médecins hommes n’a pas augmenté par rapport à la population générale, mais est en baisse au sein de la profession médicale. En revanche, les femmes médecins présentent un risque significativement plus élevé de mettre fin à leurs jours par rapport à la population générale. La pandémie de Covid-19 est également pointée du doigt pour avoir aggravé les facteurs de risque de suicide tels que la dépression et la toxicomanie chez les médecins.
La méta-analyse réalisée par les chercheurs a compilé les résultats d’études provenant de 20 pays différents, sur plusieurs décennies. Malgré les résultats obtenus, les chercheurs estiment que des efforts supplémentaires de recherche et de prévention sont nécessaires, en particulier chez les femmes médecins et les sous-groupes à risque. Ils soulignent également qu’il y a un manque de données en France concernant le suicide des médecins en raison du manque de mention de la profession du défunt sur les certificats de décès.
Les chercheurs soulignent que l’augmentation du nombre de femmes dans une profession historiquement masculine pourrait être un facteur contribuant à la prévalence plus élevée de suicides chez les femmes médecins. Ils notent également que le soutien est plus important dans les professions mixtes que dans les professions à prédominance masculine. En conclusion, l’étude met en évidence la nécessité de mesures de prévention du suicide chez les médecins, en particulier chez les femmes, dans un contexte de crise sanitaire mondiale.
En somme, cette recherche met en lumière l’importance de la santé mentale des professionnels de la santé et souligne la nécessité de mettre en place des mesures de prévention du suicide adaptées à la spécificité du métier de médecin. Il est crucial de continuer à étudier et à sensibiliser sur ce sujet afin de protéger la vie de ceux qui travaillent chaque jour pour sauver celle des autres.