Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, s’est exprimé devant les médias à l’issue du Federal Open Market Committee (FOMC) du 31 juillet 2024. La prochaine réunion, prévue pour le 18 septembre, pourrait marquer la première baisse des taux directeurs américains depuis mars 2020.
Tant attendue par les marchés financiers, cette première baisse des taux de la banque centrale américaine semble désormais imminente. La Fed pourrait ainsi emboîter le pas à la Banque centrale européenne le 18 septembre prochain. Est-ce la fin de l’inflation anarchique ?
Cela fait maintenant plus d’un an que les acteurs du marché financiers spéculent sur le fameux « pivot » de la Réserve fédérale. Confrontée à l’inflation, la Fed avait relevé ses taux directeurs jusqu’à 5,25/5,50 % le 27 juillet 2023. La question du moment est donc de savoir quand elle desserrera l’étau.
La semaine dernière à Jackson Hole, Jerome Powell, le dirigeant de la Fed, s’est montré franc et direct sur ce sujet. Son intervention n’a probablement pas apporté de clarifications sur le thème académique de cette année : « Réévaluer l’efficacité et la transmission de la politique monétaire ». Il s’agissait plutôt d’un avant-goût en prévision du comité de politique monétaire du 18 septembre prochain.
Quelques citations de son discours reflètent bien sa position. En ce qui concerne l’inflation, revenant 63 fois dans son discours, il a déclaré : « j’ai de plus en plus confiance dans la perspective d’un retour durable de l’inflation à 2 % », objectif statutaire de la Fed. Quant à l’emploi, qui montrait depuis un moment des signes de tension, il a affirmé que « le ralentissement du marché du travail est indéniable ». En d’autres termes, « les risques liés à l’inflation ont diminué, tandis que la possibilité d’une détérioration de l’emploi s’est accrue ».
La perspective d’une récession n’est pas d’actualité pour l’instant selon Powell : « L’économie continue de croître à un rythme soutenu ». En conclusion, « c’est le moment d’ajuster notre politique monétaire », d’autant que le niveau actuel des taux directeurs « nous donne une marge de manœuvre suffisante pour faire face aux risques potentiels à venir », comme une augmentation du chômage.
Après plusieurs hésitations, le moment semble donc venu pour la Fed d’opérer un pivot, suivant ainsi l’exemple de la BCE qui a entamé le mouvement en juin dernier. Ce signal a été parfaitement reçu par les marchés : convaincus que la Fed baissera ses taux (à 5/5,25 %) le mois prochain, le consensus s’est renforcé, certains pariant même sur des taux de 4,75/5 %. En fin de compte, sur les marchés, la question de l’inflation pourrait bien passer au second plan.