REPORTAGE – La commission électorale a officialisé, lundi, la liste des trois candidats retenus pour l’élection présidentielle du 6 octobre en Tunisie, mettant ainsi fin à une intense bataille judiciaire. Dans un contexte politique déjà tendu, cette décision a créé une véritable tempête médiatique.
Le ciel était chargé ce lundi soir à Tunis, reflétant parfaitement la situation politique du pays. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a annoncé en début d’après-midi les noms des candidats autorisés à concourir à la présidentielle. Parmi eux figure le président sortant, Kaïs Saïed, dont la candidature avait été contestée par certains de ses opposants. Malgré la décision du tribunal administratif de réintégrer certains prétendants, l’Isie a maintenu sa position initiale, provoquant une vague d’indignation parmi les politiciens et la population.
Ayachi Zammel, l’un des trois candidats officiels, a lui-même été arrêté quelques heures avant l’annonce de l’Isie, suscitant encore plus de controverses. Parmi les vingt candidatures déposées en juillet, seules trois ont été retenues, dont celles de Kaïs Saïed et de Zouhair Maghzaoui, ancien député et membre du Mouvement du peuple. Ce dernier a d’ailleurs soutenu Kaïs Saïed lors de sa prise de pouvoir en 2021, consolidant ainsi sa position dans le paysage politique tunisien.
La décision de l’Isie a été vivement critiquée par l’opposition, dénonçant une manipulation en faveur du président sortant. Les tensions étaient palpables dans les rues de Tunis, où des manifestations spontanées ont éclaté dès l’annonce de la liste des candidats officiels. Pour de nombreux observateurs, cette élection présidentielle s’annonce d’ores et déjà mouvementée et controversée, donnant lieu à de vives discussions sur la légitimité du processus électoral en Tunisie.
Malgré les contestations et les controverses, les trois candidats retenus par l’Isie se préparent activement pour la campagne électorale qui s’annonce rude. Les enjeux sont de taille dans un pays où l’instabilité politique règne depuis plusieurs années, et où les attentes de la population en termes de démocratie et de transparence restent élevées. La présidentielle du 6 octobre sera donc un test crucial pour la Tunisie et sa capacité à consolider sa démocratie naissante.