Malgré la tendance à la baisse des barèmes bancaires en cette fin d’année 2024, les défis restent nombreux pour les acheteurs, en particulier pour les primo-accédants. Les taux d’intérêt restent élevés, à environ 3,40 % sur 15 ans, 3,60 % sur 20 ans et 3,80 % sur 25 ans. La Fédération française du bâtiment (FFB) propose donc la mise en place d’un nouveau prêt à taux préférentiel pour les primo-accédants, avec un taux inférieur de 1,5% voire 2% par rapport au taux moyen du marché. Ce prêt aidé par l’État permettrait de faciliter l’accession à la propriété pour ceux qui achètent pour la première fois.
Selon Loïc Chapeaux, directeur des affaires économiques de la FFB, le principal obstacle pour les primo-accédants est le manque d’apport personnel. En effet, les secundo-accédants bénéficient souvent d’un apport grâce à la vente de leur logement précédent, ce qui n’est pas le cas pour les primo-accédants. C’est pourquoi la FFB milite pour le retour du prêt à taux zéro pour l’achat de maisons individuelles, alors que seuls les appartements sont actuellement éligibles à ce dispositif. De plus, certaines zones seulement sont concernées par le PTZ, ce qui crée des inégalités dans l’accès à la propriété.
La FFB souhaite donc que le PTZ soit étendu à l’ensemble du territoire et que la distinction entre zones tendues et non tendues soit supprimée. Si le coût de cette mesure est trop élevé, la FFB propose de le remplacer par un prêt à taux réduit. En effet, le PTZ permet aux acheteurs de constituer un apport personnel grâce aux différés de paiement, ce qui facilite l’accès au crédit immobilier. Loïc Chapeaux se montre ouvert à des changements dans le dispositif du PTZ, en acceptant un taux préférentiel plutôt qu’un taux zéro, à condition de garantir de longs différés de remboursement. L’objectif est de donner aux primo-accédants la capacité d’acheter leur logement tout en garantissant un remboursement différé sur une période plus longue.
La durée moyenne de détention d’un logement en primo-accession étant de 7 à 8 ans, un différé de remboursement de 10 ans permettrait de ne rembourser le prêt qu’au moment de la revente du bien. La FFB espère que l’une de ces propositions sera intégrée dans le projet de loi de finances 2025, qui sera présenté en Conseil des ministres fin septembre. Il s’agit donc d’un enjeu majeur pour le secteur de l’immobilier et pour l’accession à la propriété en France, notamment pour les primo-accédants qui rencontrent encore de nombreuses difficultés pour devenir propriétaires de leur logement.