Un an après l’interdiction des locations touristiques de moins de 30 jours à New York, la ville semble faire face à des conséquences inattendues. En effet, si cette mesure visait à limiter l’impact d’Airbnb sur le marché du logement et à rendre l’accès au logement plus abordable pour les habitants, les résultats semblent mitigés.
D’après les chiffres de la plateforme spécialisée AirDNA, le nombre d’annonces de locations Airbnb à New York pour moins de 30 jours a chuté de 82%, passant de 22 246 à environ 4 000. Cette réduction drastique de l’offre a eu un impact direct sur les prix hôteliers, qui ont augmenté de 7,4% pour dépasser les 300 dollars la nuit. Comparativement, la hausse moyenne des prix dans le reste du pays n’est que de 2,1%, avec un tarif moyen de 157,39 dollars la nuit.
Le constat est donc clair : la diminution de l’offre de locations Airbnb n’a pas eu l’effet escompté sur les prix du marché du logement à New York. Les loyers continuent à grimper plus rapidement que dans d’autres grandes villes, avec une augmentation de 2,4% en juin dernier. Le loyer médian à Manhattan a même atteint un record historique de 5 000 dollars, rendant la ville encore plus inaccessible pour de nombreux habitants.
Parallèlement, les taux de logements vacants sont au plus bas, avec un chiffre de 1,4% à New York, le plus bas jamais enregistré depuis plus de cinquante ans. Les hôtels quant à eux affichent des taux de remplissage records de 82%, bien au-dessus de la moyenne nationale de 63%. Cette saturation du marché de l’hébergement peut s’expliquer en partie par le fait que 20% des hôtels de la ville servent désormais d’abris pour des migrants, comme l’a révélé récemment le New York Times.
Face à cette situation, Airbnb dénonce une réglementation qui n’a pas tenu ses promesses et qui pénalise non seulement les consommateurs mais aussi les anciens hôtes de la plateforme. Pour Theo Yedinsky, vice-président chargé des politiques publiques chez Airbnb, cette interdiction des locations de courte durée n’a pas amélioré l’accessibilité au logement mais a au contraire créé de nouvelles difficultés pour de nombreuses personnes.
En conclusion, un an après l’interdiction des locations touristiques de moins de 30 jours à New York, le constat est mitigé. Si certains effets attendus ont bien été observés, comme la diminution du nombre d’annonces Airbnb, les conséquences sur le marché du logement et sur l’accessibilité au logement pour les habitants restent problématiques. Il est désormais crucial pour les autorités de trouver un équilibre entre régulation du marché de la location touristique et préservation de l’accès au logement pour tous.