ANALYSE – Approuvé aux États-Unis, en Chine et au Royaume-Uni, le lecanemab (Leqembi) a été reconnu pour son efficacité dans le ralentissement de la progression de la maladie d’Alzheimer. Cependant, malgré ses modestes avantages, les experts de l’Agence européenne des médicaments restent sceptiques quant à sa commercialisation sur le marché européen.
La nouvelle a été une véritable déception pour les patients atteints de la maladie et pour leurs proches, qui attendaient depuis longtemps l’arrivée d’un traitement révolutionnaire. Le lecanemab, ou Leqembi, présenté comme la première véritable réponse à la maladie d’Alzheimer, est déjà disponible sur le marché américain et japonais depuis 2023. Plus récemment, la Chine et le Royaume-Uni ont également donné leur accord. Cependant, une demande d’autorisation a été soumise à l’Agence européenne des médicaments (EMA) et a été rejetée à la fin du mois de juillet, suscitant des réactions mitigées, voire pessimistes, au sein de la communauté médicale.
La principale caractéristique de ce médicament est son approche novatrice visant à cibler l’une des principales causes présumées de la maladie d’Alzheimer : les plaques amyloïdes. Ces agrégats de protéines sont connus pour s’accumuler dans le cerveau des patients atteints de la maladie et sont considérés comme responsables de l’apparition des symptômes caractéristiques de la maladie.
La décision de l’EMA de ne pas autoriser la commercialisation du lecanemab en Europe repose sur plusieurs arguments. D’une part, les bénéfices modestes de ce traitement ne sembleraient pas justifier son utilisation généralisée, selon les experts de l’agence. En effet, les études cliniques menées jusqu’à présent ont montré que le lecanemab permettait de ralentir la progression de la maladie, mais sans pour autant stopper son évolution de manière significative. De plus, des effets secondaires indésirables ont également été constatés chez certains patients, ce qui soulève des questions quant à la sécurité et à la tolérance du médicament à long terme.
Malgré ces résultats mitigés, de nombreux défenseurs du lecanemab insistent sur son potentiel à améliorer la qualité de vie des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Certains soulignent que tout traitement capable de ralentir la progression de la maladie devrait être considéré comme un pas en avant significatif dans la lutte contre cette maladie neurodégénérative dévastatrice, qui affecte des millions de personnes à travers le monde.
En conclusion, bien que le lecanemab n’ait pas encore obtenu l’approbation de l’EMA pour sa commercialisation en Europe, il reste un sujet de débat important dans le domaine de la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Les avancées scientifiques dans ce domaine continuent d’offrir de l’espoir aux patients et à leurs familles, en ouvrant la voie à de nouvelles possibilités de traitement et de prise en charge de cette maladie dévastatrice. Reste à savoir si le lecanemab pourra un jour franchir les frontières européennes pour offrir un espoir à ceux qui en ont désespérément besoin.