GRAND ENTRETIEN – À 85 ans, le réalisateur du célèbre film Le Parrain et d’Apocalypse Now revient sur le devant de la scène cinématographique avec Megalopolis, une œuvre ambitieuse qui transpose une épopée romaine dans une Amérique moderne. Rencontre exclusive avec un cinéaste légendaire.
Le retour triomphal de Francis Ford Coppola au Festival de Cannes en mai dernier n’est pas passé inaperçu. Son film Megalopolis a suscité de vives réactions et divisé la critique. Cette controverse semble avoir décuplé la combativité du réalisateur doublement palmé d’or pour Conversation secrète en 1974 et Apocalypse Now en 1979. Pourtant, c’est un Coppola apaisé et généreux que nous avons rencontré à Paris mi-septembre. À 85 ans, le cinéaste américain garde une passion indéfectible pour le septième art.
LE FIGARO. – Il parait que l’idée de Megalopolis remonte à quarante ans…
FRANCIS FORD COPPOLA. – Ce n’est pas tout à fait exact. Il y a quarante ans, j’avais déjà réalisé plusieurs films, chacun étant dans un style différent. Le Parrain était très classique, Apocalypse Now plus sauvage et surréaliste, et Coup de cœur très théâtral… Je me posais la question de savoir si j’avais mon propre style et quelle direction artistique je devais suivre. Ayant débuté dans le théâtre avant de me lancer dans la réalisation cinématographique, la technologie m’intéressait. J’avais un pied dans le passé et un pied dans le futur. J’étais une personne hybride. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à cogiter sur Megalopolis…
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