Quinze ans après les avoir recueillis comme souvenirs, des touristes, désormais conscients de l’importance du respect de l’environnement, ont décidé de restituer les galets à leur lieu d’origine.
Lorsqu’ils ont récupéré leur courrier il y a quelques jours, ils ne s’attendaient certainement pas à recevoir une enveloppe remplie de cailloux. « Cette semaine, une première pour nous, nous avons reçu des galets par la poste ! Avec pour mission évidente de les ramener à la plage d’Étretat », a annoncé sur Instagram Étretat Demain, une association dédiée à la préservation du littoral et de la baie de la station balnéaire normande. Un canular ? Pas du tout. Dans la lettre, l’expéditrice explique avoir pris cette décision après avoir regardé une émission d’Hugo Clément, un journaliste engagé dans la défense de l’environnement, traitant de l’impact des réseaux sociaux sur le surtourisme.
« Sensible moi-même à la protection de l’environnement, je restitue à la ville d’Étretat ces galets prélevés en souvenir en 2009 », écrit-elle. « Je les ai retrouvés en faisant du tri lors d’un déménagement. Je serais ravie que ces cailloux retrouvent leur lieu d’origine, la magnifique plage d’Étretat. Je compte sur vous pour m’aider. Cette action laissera peut-être une empreinte dans les consciences. » Un vœu exaucé : dans une vidéo, un membre de l’association est vu déposant les galets au bord de la mer.
Le ramassage de galets est toléré en petite quantité, mais il peut avoir de graves conséquences sur l’érosion du littoral, comme l’effondrement des falaises. En 2019, l’association Touche pas à mes galets avait estimé que entre 300 et 400 kg de galets étaient emportés chaque jour pendant la période estivale à Étretat.
Critiqués pour leur rôle dans le surtourisme et leur impact sur l’environnement, les réseaux sociaux peuvent également être des outils de sensibilisation. « C’est la preuve que la plupart de nos visiteurs sont bienveillants et simplement mal informés. Avec plus de sensibilisation sur les réseaux sociaux et des panneaux éducatifs clairs, nous pourrions mieux préserver notre écosystème », souligne l’association. Apparemment, ce geste a inspiré d’autres vacanciers à suivre le mouvement.
En France, toute activité qui fragilise les littoraux est encadrée par la loi. Le Code de l’Environnement limite ou interdit l’extraction de matériaux lorsque cela pourrait compromettre l’intégrité des plages, dunes littorales, falaises, marais, etc. En clair, ramasser du sable, des galets ou des coquillages sur la plage est interdit sous peine d’amende, bien que les autorités puissent tolérer la collecte de ces éléments en petite quantité.
En fin de compte, cette action de retour des galets à leur lieu d’origine à Étretat montre l’importance de la sensibilisation des visiteurs à la préservation de l’environnement et des écosystèmes fragiles du littoral. Chaque geste compte, même celui qui commence par un simple envoi postal rempli de cailloux.