ANALYSE – Le grand géant suédois de l’industrie de la mode a décidé ce jeudi d’abandonner son objectif de rentabilité annuelle de 10% après avoir enregistré une baisse de 30% de son bénéfice net au troisième trimestre.
Il est indéniable que H&M, autrefois leader mondial incontesté du prêt-à-porter, semble aujourd’hui perdre de sa superbe face à une concurrence de plus en plus féroce. L’annonce de la chute vertigineuse de 30% de son bénéfice net trimestriel jeudi dernier est venue confirmer cette tendance inquiétante. Plus inquiétant encore, le groupe a renoncé à son objectif de rentabilité annuelle de 10%, reconnaissant que sa marge opérationnelle serait en dessous de ce taux. Une descente aux enfers, quand on se souvient que ce taux dépassait les 20% en 2010.
« Le coût de la vie est resté élevé au cours de l’année, et, en même temps, nous continuons à être confrontés à des turbulences dans le monde qui nous entoure », a justifié le directeur général de l’entreprise, Daniel Ervér. « Des facteurs externes ont eu un impact plus important que prévu sur notre chiffre d’affaires et nos coûts d’achat », a-t-il ajouté, mentionnant notamment les effets des taux de change. Alors que l’inflation est en baisse…
Il est clair que la situation actuelle de H&M soulève des interrogations sur les choix stratégiques de l’entreprise et sur sa capacité à faire face à la concurrence acharnée dans le secteur de la mode. La décision d’abandonner un objectif de rentabilité pourtant établi depuis plusieurs années en est le reflet le plus criant.
Il reste à voir comment le mastodonte suédois du prêt-à-porter parviendra à rétablir sa rentabilité et à redorer son blason auprès des consommateurs. La bataille s’annonce rude, mais le géant a su rebondir par le passé. Reste à savoir s’il saura une fois de plus se réinventer pour briller à nouveau sur la scène internationale de la mode.