En début de semaine, les déclarations du nouveau Premier ministre et du ministre de l’Intérieur concernant la possible suppression de l’Aide Médicale d’Etat (AME) ont suscité de vives réactions parmi les professionnels de la santé. Ce dispositif, qui vise à assurer une couverture médicale aux personnes précaires sans-papiers, est au cœur d’un débat animé depuis plusieurs jours.
Dès sa prise de fonction, le nouveau gouvernement a relancé le débat sur l’AME, suscitant l’inquiétude de nombreux acteurs du monde de la santé. Lors d’une intervention sur TF1 le 23 septembre, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé sa volonté de restreindre voire de supprimer cette aide médicale, arguant que cela inciterait les étrangers à venir en France pour en bénéficier.
De son côté, le Premier ministre Michel Barnier, dans une interview sur France 2 la veille, n’a pas écarté la possibilité de supprimer l’AME, soulevant ainsi de nombreuses critiques de la part de la communauté médicale ainsi que d’anciens ministres de la Santé. Huit anciens ministres se sont d’ailleurs exprimés en faveur du maintien de l’AME dans une tribune, parmi lesquels Roselyne Bachelot, François Braun et Aurélien Rousseau.
Ces déclarations ont suscité de vives réactions parmi les professionnels de la santé, craignant qu’une suppression de l’AME n’entraîne une augmentation des coûts pour le système de santé. En effet, l’accès aux soins pour les personnes précaires sans-papiers est essentiel pour garantir la santé publique et la lutte contre les maladies contagieuses.
« Personnellement, je suis consterné par ces déclarations qui remettent en question l’accès aux soins pour les plus vulnérables de notre société. Il est essentiel de maintenir l’AME pour assurer une prise en charge médicale équitable et garantir la santé de tous », a déclaré un professionnel de la santé sous couvert d’anonymat.
La question de l’AME est au cœur des préoccupations actuelles en matière de santé publique. La suppression ou la restriction de cette aide médicale pourrait avoir des conséquences désastreuses pour de nombreuses personnes précaires sans-papiers, mais également pour l’ensemble de la population.
Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir de l’AME et pour la santé des plus fragiles. Il est crucial que le gouvernement prenne en compte les enjeux sociaux et sanitaires liés à cette question et qu’il prenne des décisions éclairées pour garantir l’accès aux soins pour tous, quel que soit leur statut administratif.