La jeune entreprise Neext Engineering, en partenariat avec Arabelle Solutions et le laboratoire nancéen du CNRS LRGP, est lauréate du prestigieux programme France 2030. Une victoire qui s’accompagne toutefois d’un défi de taille : boucler une levée de fonds en urgence pour pouvoir bénéficier des aides octroyées.
Nicolas Moulin et Jean Maillard, les deux cofondateurs de Neext Engineering, affichent un mélange de joie et de frustration. Leur projet Sparta, mené en collaboration avec Arabelle Solutions, fabricant de turbines pour centrales électriques revenu sous l’aile d’EDF, et le laboratoire du CNRS LRGP, a remporté une enveloppe de 10 millions d’euros dans le cadre de France 2030. Sur cette somme, 7,4 millions sont destinés à la start-up. Cependant, il y a un obstacle à surmonter…
« Pour bénéficier de cette aide, nous devons augmenter rapidement nos fonds propres. Nous avons lancé une levée de fonds de 10 millions et visons 3 millions à court terme », explique Jean Maillard. Le temps presse. Neext Engineering dispose de cinq mois à compter de la signature du contrat avec France 2030, prévue pour octobre. « Maintenant que nous sommes lauréats, nous sommes sous pression. Les fonds, qui attendaient notre succès pour investir, doivent maintenant être réunis rapidement », explique Nicolas Moulin, entre amusement et frustration, espérant trouver une issue favorable à cette situation kafkaïenne. Heureusement, la start-up bénéficie du soutien de Bpifrance dans sa quête de financement, cherchant des investisseurs à long terme tels que des Family Office ou corporate ventures.
Après avoir travaillé sur un concept de petit réacteur modulaire, Neext s’est recentré sur la partie conventionnelle de l’îlot nucléaire, plus spécifiquement sur les pompes, les turbines et les fluides qui véhiculent la chaleur. « Nous disposons d’une licence exclusive pour commercialiser de nouveaux fluides inventés et brevetés par le CNRS », explique Jean Maillard. Ces fluides permettent d’augmenter de 30% les rendements d’une turbine.
Cette avancée technologique permet également à Neext d’explorer de nouveaux horizons. En plus des développeurs de SMR, la start-up s’intéresse désormais aux centrales à biomasse, à la géothermie et aux centrales solaires à concentration. Les nouveaux fluides pourraient même renforcer la sûreté des réacteurs au sodium, suscitant déjà l’intérêt de potentiels partenaires.
Une fois le financement assuré, Neext Engineering prévoit la construction d’un banc d’essai de 1MW électrique à Belfort. Les cofondateurs tiennent à maintenir un ancrage local fort, s’appuyant sur l’histoire du territoire et le soutien de la communauté locale. Si l’équipe de Neext ne compte que huit membres, elle peut compter sur un réseau de soutien fidèle et engagé.
Dans cette course contre la montre pour boucler la levée de fonds nécessaire, Neext Engineering peut compter sur son expertise technologique, son réseau de partenaires et son engagement envers l’innovation énergétique. Malgré les défis rencontrés, l’avenir s’annonce prometteur pour cette jeune entreprise ambitieuse.