Le célèbre réalisateur et producteur français, François Ozon, a récemment exprimé son indignation face aux révélations choquantes d’abus sexuels impliquant l’abbé Pierre, Henri Grouès de son vrai nom. Dans une interview accordée au journal La Tribune dimanche, il a qualifié le prêtre de « grand-père indigne » et a critiqué le silence des autorités ecclésiastiques face à ces allégations scandaleuses.
« Heureusement que le pape ne l’a pas sanctifié », a déclaré François Ozon, en référence aux récentes accusations d’abus sexuels à l’encontre de l’abbé Pierre. Ce dernier, décédé en 2007 à l’âge de 94 ans, a été le curé emblématique des déshérités pendant près d’un demi-siècle, suscitant l’admiration de nombreux Français. Cependant, la publication d’un rapport accablant révélant les allégations de violences sexuelles formulées par 24 femmes à l’encontre du prêtre a jeté un voile sombre sur son héritage.
Selon François Ozon, cette affaire met en lumière « la complexité de l’être humain ». Malgré les actions positives menées par l’abbé Pierre, il est difficile de concilier son image de bienfaiteur avec les accusations qui pèsent sur lui. Le réalisateur dénonce notamment l’hypocrisie de l’Église et de ses dignitaires qui prônent la paix et l’amour, tout en fermant les yeux sur les agissements répréhensibles de certains membres du clergé.
Dans son dernier film intitulé Quand vient l’automne, qui sortira en salle prochainement, François Ozon explore le thème de la vieillesse à travers le parcours de deux femmes âgées interprétées par Josiane Balasko et Hélène Vincent. Au-delà des apparences paisibles, le récit dévoile des secrets de famille, des fantômes du passé et des sentiments de culpabilité.
Le réalisateur avait déjà abordé la question des abus sexuels au sein de l’Église dans son précédent film Grâce à Dieu en 2019, malgré les pressions exercées par les avocats du père Preynat pour empêcher sa sortie en salles avant la tenue du procès. François Ozon défend sa démarche en affirmant qu’il s’agit de mettre fin à l’omerta qui entoure ces affaires et de permettre au public de se forger sa propre opinion.
L’opinion publique semble d’ailleurs déjà porter un jugement sévère à l’encontre de l’abbé Pierre, comme en témoigne la dégradation de son portrait sur la Fresque des Lyonnais à Lyon. Les mots tels que « Violeur » tagués en grandes lettres et la peinture rouge barrent désormais le visage autrefois respecté du prêtre.
En définitive, François Ozon s’engage à travers son cinéma à dénoncer les injustices et les tabous de la société, tout en explorant la complexité des êtres humains et de leurs actes. Son dernier film nous invite à réfléchir sur la vieillesse, les secrets de famille et les confrontations inattendues qui parsèment notre existence.