Le parti d’extrême droite FPÖ crée l’histoire en remportant les élections législatives autrichiennes
Hier, un événement historique s’est produit en Autriche contemporaine : le parti d’extrême droite FPÖ a remporté les élections législatives pour la première fois de son histoire. Selon les résultats quasi définitifs, le parti de la liberté a obtenu une victoire écrasante avec 28,8% des voix, améliorant ainsi son score de 13 points par rapport aux élections de 2019. En deuxième position, avec 26,3% des voix, se trouve le parti conservateur ÖVP du chancelier Karl Nehammer, en recul de 11,2 points par rapport au précédent scrutin. Le secrétaire général du FPÖ, Michael Schnedtlitz, s’est félicité de cette victoire historique : « Le FPÖ a écrit l’histoire », a-t-il déclaré. Cette réussite est attribuée à Herbert Kickl, le nouveau leader du parti, qui a réussi à normaliser la présence du FPÖ et de ses idées dans la vie politique autrichienne. Kickl a salué cette victoire comme le début d’une nouvelle ère politique en Autriche.
Sous la direction de Kickl, le FPÖ est devenu un parti profondément nationaliste, opposé à l’immigration et prônant une politique de « remigration » pour les étrangers ne respectant pas les règles autrichiennes. Cette idéologie a été influencée par le mouvement identitaire. Malgré ces positions radicales, le parti entretient une certaine distance avec ses membres néonazis et affiche des alliances européennes avec des partis nationalistes comme le Fidesz hongrois et le RN français. Marine Le Pen, dirigeante du Rassemblement National, a salué la victoire du FPÖ, y voyant une tendance politique qui se répète dans plusieurs pays européens.
Cependant, malgré cette victoire électorale, la formation d’une coalition gouvernementale pourrait s’avérer difficile pour Herbert Kickl. Avec seulement 29% des voix, il devra trouver des partenaires politiques pour former un gouvernement. Le président autrichien, Alexander Van der Bellen, membre des Verts, pourrait refuser à Kickl le droit de former un gouvernement en raison de son manque de confiance. De plus, le chancelier actuel, Karl Nehammer, a exclu toute coalition avec l’extrême droite. Il est possible qu’une grande coalition entre l’ÖVP et le parti social-démocrate (SPÖ) soit formée pour assurer la stabilité politique du pays, malgré des divergences idéologiques importantes.
Dans ce contexte, Herbert Kickl reste confiant et annonce qu’il mène une « lutte de libération contre le système ». Sa volonté de renverser l’ordre établi pourrait compromettre ses chances de participer au gouvernement autrichien. La question des alliances politiques et des stratégies de coalition reste cruciale pour l’avenir de l’Autriche et de sa démocratie.