Peu de temps après l’envoi de 180 missiles iraniens en direction d’Israël ce mardi soir, les Gardiens de la Révolution ont annoncé l’utilisation du missile balistique supersonique « Fattah » pour la première fois.
Comme cela avait été anticipé par les États-Unis plus tôt dans la journée, l’Iran a lancé une série de frappes contre Israël ce mardi soir. Plus de 180 missiles ont été tirés sur l’État hébreu, ne causant aucune victime pour l’instant, notamment grâce à un soutien américain. Alors qu’Israël est habitué à subir des tirs de roquettes ou de missiles sol-sol conventionnels, les Gardiens de la Révolution ont révélé l’utilisation pour la première fois du missile balistique supersonique « Fattah » (vainqueur). Ce modèle de missile balistique, le plus récent de l’armement iranien, peut parcourir plus de 1400 kilomètres, atteindre une vitesse allant de Mach 13 à Mach 15 (entre 16 000 et 18 500 kilomètres par heure) et serait capable de contourner « tous les systèmes antimissiles », selon le régime chiite.
Ce n’est pas la première fois qu’Israël se retrouve confronté à des tirs de missiles balistiques en provenance de Téhéran. En avril dernier, l’Iran avait lancé plus d’une centaine de missiles « Kheibar Shekan » (briseur de forteresse) en direction de l’État hébreu, ayant une portée de 1450 kilomètres avec une capacité de charge utile de 1500 kg, ainsi que des « Ghadr-110 », ayant une portée de 2000 kilomètres et une capacité de charge de 1000 kg. Le terme « missile balistique » peut susciter des inquiétudes notamment en raison de sa capacité potentielle à transporter des têtes nucléaires.
Qu’est-ce qu’un missile balistique ?
À première vue, un missile balistique ressemble à un missile classique car il est initialement propulsé par un moteur similaire à celui d’une fusée. Cependant, le terme « balistique » fait référence au fait qu’il effectue la majorité de sa trajectoire dans l’espace, c’est-à-dire en dehors de l’atmosphère. Ainsi, lorsqu’il retombe sur sa cible, la gravité augmente considérablement la vitesse du missile, provoquant ainsi d’importants dégâts par rapport à un missile classique qui voyage dans l’atmosphère.
Les missiles balistiques sont principalement utilisés pour transporter des têtes nucléaires, du moins par les États ayant l’arme atomique. Les missiles balistiques conventionnels, qui ne transportent pas d’arme nucléaire, sont rares car ils ne peuvent être distingués d’un missile nucléaire, risquant ainsi une réponse différente de la part de l’adversaire. À ce jour, l’Iran ne dispose pas des moyens et de la technologie nécessaires pour équiper ses missiles balistiques de charges nucléaires, un fait bien connu d’Israël.
Pourtant, les missiles balistiques conventionnels à moyenne portée déployés par Téhéran pourraient théoriquement causer d’importants dégâts. Cependant, l’Iron Dome, le système de défense aérienne israélien, a une fois de plus fonctionné ce soir, tout comme l’aide américaine.
Quoi qu’il en soit, l’utilisation d’un tel missile sur un champ de bataille marque une nouvelle phase d’intensité. Les États-Unis ont déjà annoncé leur soutien actif aux préparatifs de défense d’Israël. Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a qualifié cette attaque de missile de « réponse décisive » à « l’agression » d’Israël, suite à la mort des chefs du Hezbollah et du Hamas. La tension au Moyen-Orient semble donc loin de se calmer, tandis que Washington annonce vouloir « coordonner » une réponse avec l’État hébreu après l’attaque iranienne.