REPORTAGE – Les États-Unis ont annoncé lundi des opérations terrestres « limitées » d’Israël contre le Hezbollah au Liban.
Envoyé spécial à Beyrouth
Au 5e étage de l’immeuble, les dégâts sont importants, mais presque inexistants au niveau du dessous où vivait un ancien député. Lundi vers 1 h 45 du matin, à Beyrouth, l’armée israélienne a mené une frappe chirurgicale éliminant trois responsables d’un groupe palestinien considéré comme terroriste, le Front populaire pour la libération de la Palestine.
Quelques heures plus tard, sur un pont en face de l’immeuble aux murs délabrés, Hassan exprime sa colère. « Les Israéliens avaient promis de ne pas attaquer la ville, mais ils frappent partout », s’écrie-t-il, tandis que des dizaines de déplacés de la banlieue sud, après les bombardements massifs de vendredi, restent allongés sur leurs matelas en dessous de ce pont reliant le centre-ville à l’aéroport.
Impuissants et inquiets, les Libanais ont été contraints de constater le franchissement d’une nouvelle ligne rouge par Israël : c’est la première fois qu’une attaque touche la ville même de Beyrouth.
Les tensions sont à leur comble dans la capitale libanaise, qui a longtemps été le théâtre de conflits et de violences. Les habitants se sentent pris en étau entre les frappes israéliennes et le risque de représailles du Hezbollah, acteur majeur de la scène politique et militaire au Liban.
Le gouvernement libanais a condamné ces actions israéliennes qualifiées de « violations flagrantes de la souveraineté du Liban ». Les dirigeants du Hezbollah ont promis de répondre de manière adéquate à ces attaques, mettant en garde contre une escalade dangereuse dans la région.
Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont exprimé leur soutien à Israël, affirmant que ce pays avait le droit de se défendre contre les menaces terroristes provenant du Liban. Cette déclaration a suscité de vives réactions dans le monde arabe, où de nombreux pays ont condamné l’agression israélienne et appelé à une résolution pacifique de la crise.
La communauté internationale reste quant à elle divisée sur la question, certains pays dénonçant l’usage disproportionné de la force par Israël tandis que d’autres soutiennent son action en invoquant le droit à l’autodéfense.
Face à cette escalade des tensions au Moyen-Orient, de nombreux observateurs redoutent une nouvelle guerre dans la région, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la population civile. Les appels à la retenue et à la désescalade se multiplient, mais la situation reste incertaine et volatile.
Les habitants de Beyrouth vivent dans la crainte d’une nouvelle attaque, laissant planer une atmosphère de peur et d’incertitude sur la ville. Alors que le bruit des bombardements résonne encore dans les rues, tous espèrent un retour à la paix et à la stabilité, loin des affrontements et des violences qui ont marqué l’histoire tumultueuse du Liban.