ANALYSE – Michel Barnier a fait de la question de la santé mentale une grande priorité pour l’année 2025. Le journal Le Lesoir examine les différentes pistes d’amélioration possibles.
« Il reste encore tant à faire. » C’est ce qu’a affirmé mardi le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, lors de son discours de politique générale : la santé mentale, qui souffre depuis de nombreuses années en France et encore plus depuis la pandémie de Covid-19, doit devenir une préoccupation de tous. L’État, les collectivités, les entreprises et les associations doivent s’emparer de ce problème. Le gouvernement souhaite faire de la santé mentale la « grande cause nationale 2025 », a confirmé le Premier ministre.
Ce label ne garantit en aucune façon que les autorités alloueront des fonds. Cependant, il permet à des associations ou des collectifs de bénéficier de campagnes médiatiques gratuites à la radio et à la télévision publique. C’est un coup de projecteur bienvenu et réclamé depuis un an par un collectif de plus de 3 000 organisations : cela pourra contribuer à la déstigmatisation des maladies mentales, à sensibiliser sur les discriminations dont sont victimes les malades, ou…
La question de la santé mentale concerne l’ensemble de la population. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la dépression est la première cause d’incapacité dans le monde. En France, on estime à plus de 3 millions le nombre de personnes atteintes de troubles mentaux. Malheureusement, les dispositifs de prise en charge sont souvent insuffisants, entraînant un parcours du combattant pour les patients et leur entourage. Il est temps de changer la donne.
En effet, la santé mentale est un enjeu majeur de société, qui impacte non seulement les individus mais aussi l’économie. Selon une étude de la Commission européenne, les troubles mentaux coûtent chaque année près de 600 milliards d’euros à l’UE en termes de perte de productivité et de dépenses de santé. Il est donc impératif d’investir dans la prévention et la prise en charge des troubles mentaux pour garantir à tous une bonne santé mentale.
La stigmatisation des maladies mentales reste un véritable frein à la prise en charge des patients. Trop souvent, ces derniers sont victimes de préjugés et de discriminations, les poussant à cacher leur souffrance et à ne pas demander d’aide. Il est donc nécessaire de sensibiliser la population et de lutter contre les idées reçues pour promouvoir une meilleure compréhension des troubles mentaux.
Les initiatives prises par le gouvernement en faveur de la santé mentale sont louables, mais il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la situation. Il est temps de reconnaître la santé mentale comme une priorité nationale et de mettre en place des actions concrètes pour accompagner les personnes en souffrance. Le chemin sera long, mais il est crucial pour le bien-être de tous.