CHRONIQUE – Dans le duo exécutif composé du président et de son Premier Ministre, ce dernier peine souvent à être plus qu’un simple « collaborateur ». Pourtant, il aurait tout intérêt à gagner en autonomie.
Alors qu’il était à Matignon en 2007, François Fillon avait évoqué la disparition du rôle de Premier Ministre. Son objectif était de faire évoluer la France vers un régime présidentiel véritable. Selon lui, le Président élu au suffrage universel ne devrait plus se contenter de présider mais également de gouverner. L’idée était de fusionner l’Élysée et Matignon en un seul lieu de pouvoir. Avec l’avènement du quinquennat et l’implication croissante du président dans la vie quotidienne du pays, Fillon voyait là une logique institutionnelle renforcée.
En octobre 2018, François Hollande a poussé plus loin cette idée. Sur la chaîne Public Sénat, il a proposé l’abolition totale du poste de Premier Ministre au profit d’un président de la République assumant seul la direction de l’exécutif. Selon lui, il ne devrait y avoir qu’un seul chef de l’exécutif, sans Premier Ministre ni responsabilité devant le Parlement. Cependant, malgré les propositions de Fillon et Hollande, le poste de Premier Ministre demeure, avec un Président à l’Élysée et un Premier Ministre à Matignon.
Après avoir pensé à sa disparition, le Premier Ministre n’a finalement pas été remis en question. L’idée d’une dissolution maladroite orchestrée par Emmanuel Macron…
Cette analyse met en lumière une certaine dynamique au sein de l’exécutif français, entre le Président et son Premier Ministre. Malgré les réflexions de certains politiciens sur une possible évolution vers un régime présidentiel pur, la réalité politique actuelle montre que le poste de Premier Ministre conserve toute sa pertinence et son importance.
Le duo exécutif formé par le président et son Premier Ministre est donc un élément central de la vie politique française. Il doit trouver un juste équilibre entre collaboration et autonomie, afin de gouverner efficacement et de répondre aux défis du moment. Il semble que le Premier Ministre ait tout intérêt à renforcer son rôle et à gagner en indépendance pour mieux servir l’intérêt général.
En fin de compte, la cohabitation entre le président et son Premier Ministre reste un pilier essentiel de la démocratie française. Il est nécessaire d’appréhender cette relation complexe avec lucidité, pour garantir le bon fonctionnement des institutions et la stabilité du pays. Le débat sur l’évolution du rôle du Premier Ministre dans le dispositif institutionnel français reste ouvert, mais il est clair que ce poste a encore toute sa légitimité et sa place au sein de l’exécutif.