Sur les 6 millions de patients qui se font injecter un produit de contraste chaque année en France, entre 50 et 100 présentent un choc anaphylactique, selon le Pr Olivier Clément.
DÉCRYPTAGE – Très rare, cette réaction est aussi totalement imprévisible. Le point avec le chef du service de radiologie de l’hôpital européen Georges Pompidou, à Paris.
Rarissime mais potentiellement très grave : c’est une réaction allergique à un médicament utilisé en radiologie qui aurait conduit au décès de Michel Blanc, selon des informations de BFMTV. Jeudi après-midi, l’acteur se serait rendu dans un centre d’imagerie médicale pour y passer un examen. À la suite de l’administration d’un produit de contraste, il aurait déclenché une réaction allergique grave, se manifestant par un choc anaphylactique et un œdème de Quincke. Le comédien de 72 ans serait décédé d’un arrêt cardiaque dans la soirée. «Je sais qu’ils ont essayé de le ranimer, ça a été terrible pendant toute la journée d’hier… et il est parti», a déclaré Gérard Jugnot au micro de RTL vendredi matin, évoquant «un choc anaphylactique, une allergie à un médicament» après un examen médical de routine, ce qu’a confirmé l’entourage de l’acteur à l’AFP.
Généralement administrés en intraveineuse, les produits de contraste permettent de mieux visualiser un organe ou une lésion lors d’un examen diagnostic. «Ils sont essentiellement utilisés par les radiologues pour faire des scanners et des IRM, mais aussi par les cardiologues pour les coronarographies, ou encore par les chirurgiens au bloc opératoire», explique le Pr Olivier Clément, chef du service de radiologie de l’hôpital européen Georges Pompidou.
Selon le Pr Clément, « la réaction anaphylactique est très rare, mais elle peut survenir chez n’importe qui ». Il précise que « dans la majorité des cas, les patients qui présentent une telle réaction n’ont pas d’antécédents allergiques connus ». Cette réaction allergique grave peut prendre différentes formes, notamment des éruptions cutanées, des rougeurs, des difficultés respiratoires, voire un choc anaphylactique mettant en jeu le pronostic vital.
La mort de Michel Blanc met en lumière un aspect peu connu des examens radiologiques : les risques liés à l’administration de produits de contraste. Le Pr Olivier Clément insiste sur l’importance de prendre en compte ces risques avant chaque examen. « Il est primordial de réaliser une anamnèse (interrogatoire approfondi) du patient pour évaluer ses antécédents allergiques éventuels et d’être préparé à réagir rapidement en cas de réaction allergique ».
Malgré cette tragédie, le Pr Clément tient à rassurer les patients sur l’efficacité et la sécurité des produits de contraste en radiologie. « Il s’agit d’un événement extrêmement rare, qui ne doit pas remettre en cause l’utilisation de ces produits indispensables pour de nombreux examens médicaux ». Il souligne l’importance de la vigilance et de la prévention pour éviter de tels drames à l’avenir.
En conclusion, la réaction allergique grave au produit de contraste reste un événement rare mais potentiellement mortel. Les professionnels de santé doivent rester vigilants et informés afin de prévenir au maximum ce type de complication lors des examens radiologiques. N’oublions pas que la sécurité des patients doit être la priorité absolue dans le domaine de la santé.