GRANDE AVANT PREMIÈRE – Dans les allées du salon de l’auto à Paris, Renault dévoile une vision révolutionnaire pour un avenir zéro carbone en 2040.
La course à la neutralité carbone est désormais une réalité pour l’industrie automobile, avec un horizon fixé entre 2040 et 2050. C’est dans ce contexte que Renault se distingue au Mondial de l’Automobile qui se tient à Paris, exposant au grand public son tout dernier concept de voiture électrique. Un concentré d’innovations technologiques et de solutions concrètes pour répondre à l’objectif ambitieux d’un avenir zéro carbone en Europe dès 2040.
Une annonce qui pourrait surprendre les sceptiques, l’étude de Renault démontre que le succès ne se trouve pas nécessairement dans les SUV. Pour assurer une autonomie accrue aux véhicules électriques, les silhouettes devront devenir plus fluides que jamais. L’aérodynamisme sera au cœur des préoccupations. Pour réduire la résistance à l’air, la berline fait son grand retour. Un début timide, certes, mais tous les constructeurs planchent actuellement en secret dans leurs bureaux d’études. En collaboration avec 20 partenaires experts, les ingénieurs et designers de Renault ont complètement repensé le processus de conception et de production automobile. Grâce à un mélange inédit de technologies et de design, le constructeur a réussi à réduire les émissions de CO2 de 90 % par rapport aux standards actuels, sur l’ensemble du cycle de vie du véhicule, du berceau à la tombe. Un tournant accompagné par l’annonce de l’Union européenne d’interdire la vente de véhicules thermiques d’ici 2035.
C’est ainsi que Renault présente son nouveau concept, Emblème. Ce véhicule, qui préfigure le design des prochaines Renault, réinvente avec brio le concept de la berline. Avec des dimensions de 4,80 mètres de long pour un empattement de 2,90 mètres et une hauteur de 1,52 mètre, à peine 20 mm de plus que la Mégane E-Tech Electric, les équipes de Gilles Vidal ont imaginé des lignes douces récompensées par un coefficient de traînée aérodynamique de 0,25. Grâce aux avancées technologiques en matière d’éclairage, les designers ont créé un nouveau regard perçant soutenu par une fine bande lumineuse intégrant deux doubles diodes rectangulaires.
Dans une tendance largement adoptée par l’industrie, le logo Renault trônant fièrement au milieu de la calandre est lumineux. Mais l’essentiel du travail des designers se concentre sur des solutions visant à réduire le coefficient de traînée (S.Cx) du véhicule. Ainsi, les rétroviseurs ont été remplacés par des caméras, les essuie-glaces avant sont dissimulés sous le capot, et les poignées de portes sont intégrées dans la carrosserie. L’Emblème ajoute à cela un fond plat à la manière d’une Formule 1, des jantes pleines, un diffuseur arrière actif, un capot sculpté avec des ailettes et des prises d’air, ainsi que des flancs creusés s’ouvrant sur de larges prises d’air derrière les roues avant.
Vu de côté, la silhouette rappelle une berline combinant les influences du fastback et du shooting brake. L’arrière du véhicule est le plus surprenant, avec un becquet sous la lunette arrière très incliné qui intègre partiellement des feux en 3D.
L’habitacle, quant à lui, reste encore mystérieux, mais Renault a tout mis en œuvre pour réduire au maximum l’empreinte carbone. Les matériaux utilisés sont recyclés et recyclables.
L’innovation ne s’arrête pas là. La motorisation est également inédite. Les ingénieurs du Technocentre ont opté pour une solution de bicarburation électrique, avec d’une part une batterie de 40 kWh alimentant un moteur électrique de 160 kW, sans terres rares, et d’autre part une pile à combustible alimentée à l’hydrogène. Le réservoir peut contenir 2,8 kilos d’hydrogène sous forme gazeuse, offrant une autonomie de 350 km. Renault affirme que lors d’un voyage entre Paris et Marseille, 75 % de l’électricité consommée par le véhicule provient de la pile à combustible, sans émissions autres que de l’eau. Le temps de trajet serait équivalent à celui d’un véhicule thermique, car le plein d’hydrogène n’est pas plus long qu’un plein d’essence. Sur l’ensemble du cycle de vie du véhicule, en incluant les usines fonctionnant à l’énergie renouvelable, seulement 5 tonnes de CO2 seraient émises. À titre de comparaison, une Mégane produirait environ 24 tonnes de CO2 sur son cycle de vie.
Avec cette révolution annoncée par Renault, l’industrie automobile s’engage vers un avenir plus respectueux de l’environnement et des enjeux climatiques. Le concept Emblème ouvre la voie à une nouvelle ère de mobilité durable, alliant technologie, design et respect de l’environnement. Le rendez-vous est pris pour découvrir le futur de la marque au losange au Mondial de l’Automobile à Paris.