ANALYSE – La justice française doit rendre sa décision ce mercredi concernant la demande d’extradition de l’ancien ministre algérien, réclamée par le président Tebboune.
Peut-on extrader l’ancien ministre algérien de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, vers l’Algérie ? C’est la question à laquelle la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence devra répondre ce mercredi 9 octobre.
Ce haut fonctionnaire réside actuellement dans les Alpes-Maritimes (il vit en France depuis 2017 et n’a jamais retourné en Algérie) où il est placé sous contrôle judiciaire avec pour seules obligations de ne pas quitter le territoire français et de remettre son passeport. Le 18 septembre dernier, il a demandé à la France de rejeter son extradition réclamée par Alger, en dénonçant des poursuites politiques.
Aujourd’hui âgé de 72 ans, Abdeslam Bouchouareb est une figure importante de l’ère Bouteflika, principalement lors de sa période de déclin. Après avoir été directeur de la communication du président déchu pendant la campagne présidentielle pour son quatrième mandat en 2014, il a ensuite été nommé ministre de l’Industrie, un poste qu’il avait déjà occupé dans les années précédentes.
Cependant, des zones d’ombre entourent cette demande d’extradition. Les autorités algériennes accusent l’ancien ministre de corruption et de détournement de fonds publics. Une affaire qui remonte à la découverte de liasses d’euros dans une valise diplomatique à Roissy. Des sommes importantes auraient été détournées au détriment du Trésor public algérien, provoquant ainsi un scandale financier au sein du gouvernement.
Malgré ces accusations, Abdeslam Bouchouareb clame son innocence et dénonce une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Il affirme n’avoir fait qu’appliquer les décisions du gouvernement et n’avoir commis aucune malversation. La décision de la justice française ce mercredi sera donc cruciale pour l’avenir de l’ancien ministre et l’issue de cette affaire de grande envergure.
En attendant le verdict, Abdeslam Bouchouareb reste sous haute surveillance en France, dans l’attente de son éventuelle extradition vers l’Algérie. Une affaire à suivre de près pour connaître les tenants et aboutissants de ce dossier brûlant qui secoue les coulisses du pouvoir en Algérie.