Il était une fois une histoire de squat qui ressemblait presque à un conte de Noël avant l’heure. Habituellement, les squats se terminent par des conflits entre propriétaires en colère et squatteurs déterminés à rester coûte que coûte. Des histoires comme celle d’un propriétaire exaspéré qui a dû utiliser une pelleteuse pour expulser un squatteur de son terrain ou d’une propriétaire qui a dû faire appel à un serrurier pour ouvrir la porte de son appartement squatté sont courantes. Mais cette fois, une entente rare a été trouvée entre les propriétaires et les squatteurs.
« Nous leur avons expliqué notre situation. Les propriétaires nous ont écoutés », explique le squatteur. Lui et sa famille sont installés à Poitiers dans une maison d’architecte datant de 1928, inoccupée depuis 20 ans. D’origine roumaine, la famille a décidé de s’installer illégalement dans la maison début août, après avoir vécu dans un van sur un parking. Le père de famille, arrivé en France il y a 18 ans, travaillait dans les espaces verts mais n’a pas pu continuer à payer son loyer suite à la fin de son contrat.
Une vieille bâtisse abandonnée leur a été indiquée, et la famille a envahi les lieux. Les propriétaires sont intervenus et ont fait constater le squat par un huissier de justice, mais les squatteurs sont restés. Ils ont commencé à rénover la maison, finançant eux-mêmes les travaux, et ont transformé l’endroit en un lieu accueillant. Les murs ont été réparés, de nouvelles tapisseries ont été posées, le parquet a été rénové. La maison ne présente plus de traces de moisissure et la famille a même versé de l’argent aux propriétaires pour changer le réseau électrique.
Le père de famille, ancien travailleur dans les espaces verts, a également pris soin de l’extérieur en débroussaillant et en entretenant le jardin. Deux mois plus tard, la maison est méconnaissable. Elle a subi une transformation spectaculaire. Contrairement à d’autres cas de squat où les lieux sont laissés en piteux état, cette famille a redonné vie à une maison qui menaçait de tomber en ruine.
L’histoire de ce squat pas comme les autres témoigne d’une rare entente entre les parties en présence. Plutôt que de se livrer à un conflit juridique, les propriétaires et les squatteurs ont trouvé un terrain d’entente et ont transformé une situation de tension en une coopération fructueuse. Une belle leçon de solidarité et de compréhension mutuelle à l’approche des fêtes de fin d’année.