Maria vit une expérience traumatisante de sept mois sans porte d’entrée dans son appartement situé au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis. Tout a commencé un jour de février, lorsqu’elle est rentrée chez elle pour découvrir une scène digne d’un film policier. Cinquante gendarmes étaient postés devant sa résidence, alertés par la présence d’un individu armé dans son immeuble. Malgré sa proposition de prendre sa clé pour ouvrir la porte, un gendarme a décidé de forcer l’entrée, pensant trouver le suspect à l’intérieur. Après avoir endommagé quatre portes, dont celle de Maria par erreur, il s’est avéré qu’aucun individu dangereux ne se cachait chez elle.
Pour assurer sa sécurité, Maria doit désormais laisser quelqu’un dans son appartement toute la journée, alors qu’elle-même est au travail. Heureusement, son fils est venu lui rendre visite et peut assurer cette présence rassurante. Une semaine plus tard, le bailleur installe une porte provisoire en attendant le remplacement de la porte principale. Cependant, cette nouvelle porte laisse passer tous les bruits, rendant la vie de Maria insupportable. Elle vit ainsi avec une porte cassée et une porte provisoire qui ne la mettent pas à l’abri.
Le plus difficile reste à venir pour Maria: qui va payer la facture de réparation? Entre l’assureur et le bailleur qui se renvoient la responsabilité, elle se retrouve coincée. Après plusieurs mois de tergiversations, le bailleur finit par prendre en charge les réparations, arguant que c’est à l’État de rembourser. En septembre, Maria reçoit enfin une nouvelle porte, même si celle-ci ne correspond pas parfaitement aux dimensions de l’ancienne. Finalement, c’est le bailleur Seqens qui a dû se résoudre à payer, malgré les réticences des assureurs des locataires.
Cette situation rocambolesque aurait pu être évitée si l’assureur de la gendarmerie avait pris en charge les frais de remplacement de la porte dès le départ, comme l’explique l’avocat spécialisé en droit immobilier, Me Romain Rossi-Landi. Le bailleur a finalement pris ses responsabilités pour assurer « une jouissance paisible des lieux » à Maria, qui a désormais retrouvé un semblant de sécurité chez elle. Malgré la peur et l’angoisse, elle peut enfin tourner la page sur ces sept mois chaotiques sans porte d’entrée.