Par M.M.
La Finul a dénoncé dimanche l’incursion de deux chars Merkava israéliens, détruisant «le portail principal» et stationnant «environ 45 minutes». L’ONU a rappelé que les attaques «contre des soldats du maintien de la paix» peuvent «constituer un crime de guerre».
Au moins cinq Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ont été blessés ces derniers jours lors des combats entre les forces israéliennes et le mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban. Dimanche, la Finul a déclaré que deux chars israéliens étaient «entrés de force» dans l’une de ses positions. «Vers 4h30, alors que des Casques bleus se trouvaient dans des abris, deux chars Merkava de l’armée israélienne ont détruit le portail principal et sont entrés de force dans la position», y restant «environ 45 minutes», ont indiqué les Casques bleus. Deux heures plus tard, «des tirs ont provoqué une fumée» qui a déclenché «des irritations cutanées et des réactions gastro-intestinales chez 15 Casques bleus qui recevaient des soins».
Du côté de l’armée israélienne, on minimise en assurant qu’un char «qui tentait d’évacuer des soldats blessés en essuyant des tirs de l’ennemi (le Hezbollah, NDLR) a reculé de plusieurs mètres et a percuté un poste de la Finul».
La Finul réclame par ailleurs «des explications» à l’armée israélienne qu’elle accuse d’avoir bloqué samedi un de ses mouvements près de Meiss el-Jabal, dans le sud du Liban. «Ce mouvement crucial n’a pas pu être mené à bien», a déclaré la Finul. Plus tôt dans la semaine, l’organisation avait soutenu que l’armée israélienne tirait «délibérément» sur ses positions.
Dimanche dans l’après-midi, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a appelé Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, à mettre les Casques bleus «à l’abri immédiatement». Dans la soirée, Stéphane Dujarric, porte-parole d’Antonio Guterres, a rappelé que «les attaques contre des soldats du maintien de la paix sont une atteinte au droit international, y compris au droit humanitaire international. Elles peuvent constituer un crime de guerre».