ANALYSE – Plutôt que de se limiter à évaluer les rendements potentiels de leurs placements, les investisseurs se tournent de plus en plus vers des critères extra-financiers liés à l’environnement, au social et à la gouvernance.
Les professionnels de la finance doivent désormais interroger leurs clients sur leurs préférences en matière de « durabilité », un concept encore flou que l’Autorité des marchés financiers (AMF) cherche à clarifier : « S’intéresser à la durabilité d’un investissement, c’est prendre en compte ses répercussions environnementales, sociales, le respect des droits de l’homme et la lutte contre la corruption. » En plus des performances financières, l’attention se porte désormais sur les critères extra-financiers ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Les Français semblent être particulièrement sensibles à cette tendance. Selon un sondage de l’AMF, 75% d’entre eux jugent important l’impact de leurs placements sur l’environnement. En plus des objectifs traditionnels d’investissement (préparation de la retraite, constitution d’un apport pour un achat immobilier…), tous les conseillers financiers doivent donc intégrer les objectifs extra-financiers de leurs clients dans leurs recommandations.
Cette évolution marque un changement de paradigme dans le monde de la finance, où les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance prennent de plus en plus d’importance aux yeux des investisseurs. Il ne s’agit plus seulement de réaliser des profits, mais aussi de les réaliser de manière responsable. Les entreprises qui prennent en compte ces critères ESG dans leur stratégie sont ainsi mieux perçues par les investisseurs et les consommateurs conscients de l’impact de leurs décisions financières sur la société et l’environnement.
Les conseillers financiers doivent donc jouer un rôle clé dans cette transition vers une finance plus durable. Ils doivent non seulement être informés des enjeux ESG, mais aussi être capables de les expliquer à leurs clients et de les intégrer dans leur stratégie d’investissement. Il ne s’agit plus seulement de maximiser les rendements, mais aussi de prendre en compte les externalités positives et négatives de chaque décision financière.
Les investisseurs sont également de plus en plus exigeants en matière de transparence et de reporting sur les critères ESG. Ils veulent savoir comment leur argent est investi, quelles entreprises sont soutenues et quels sont les impacts sociaux et environnementaux de ces investissements. Les organismes de régulation et les agences de notation s’adaptent également à cette nouvelle donne en proposant des outils pour évaluer la performance ESG des entreprises et des fonds d’investissement.
La finance durable est donc en train de devenir un enjeu majeur pour l’ensemble du secteur financier. Les investisseurs sont de plus en plus conscients de l’importance de prendre en compte les critères ESG dans leurs décisions d’investissement, et les professionnels de la finance doivent s’adapter à cette nouvelle réalité. Il ne s’agit pas seulement de répondre à une demande croissante des clients, mais aussi de contribuer à un monde plus juste et plus durable pour les générations futures.