Entretien – La tendance actuelle des nouvelles règles de management, pleines de bonnes intentions, peut engendrer un conformisme moral et intellectuel au sein des entreprises, affirme Julia de Funès. Selon l’essayiste, il est essentiel de résister aux excès de cette « vertu dangereuse ».
Depuis la publication de son best-seller « La Comédie (in) humaine », co-écrit avec l’économiste Nicolas Bouzou, Julia de Funès s’est imposée comme l’experte incontestée des dérives du management contemporain. Elle dénonce avec perspicacité les dangers des manifestes vertueux qui promettent le bien-être au travail à travers des concepts tels que l’inclusion, la diversité, ou encore l’intelligence collective. Docteure en philosophie et diplômée d’un DESS en ressources humaines, Julia de Funès ne se contente pas de polémiquer, mais lance un appel clair et argumenté à la résistance contre la pensée unique. Son dernier livre, intitulé « La Vertu dangereuse », met en garde contre les excès du politiquement correct qui imprègne la société dans son ensemble.
LE FIGARO MAGAZINE. – Malgré la profusion des discours sur le bien-être au travail, de nombreux salariés se disent malheureux dans leur environnement professionnel. Quelle est la situation selon vous?
Julia DE FUNÈS…
Dans un contexte où la parole est souvent limitée et les opinions souvent oppressées, l’essayiste Julia de Funès souligne que les nouvelles normes de management peuvent avoir des effets contraires à leurs intentions initiales. En cherchant à favoriser le bien-être au travail, ces nouvelles directives peuvent en réalité étouffer l’expression et la créativité au sein des entreprises. Selon elle, il est crucial de se garder d’un conformisme moral et intellectuel qui pourrait nuire à la vitalité des équipes et à la performance globale des organisations.
En tant qu’experte des problématiques liées au management et au climat de travail, Julia de Funès appelle à une prise de conscience collective sur les risques liés à cette « vertu dangereuse ». Son analyse pertinente et son regard acéré sur les dérives du monde professionnel en font une voix indispensable dans le paysage intellectuel actuel. En encourageant la résistance face aux injonctions moralisatrices et en prônant la liberté de pensée, elle ouvre la voie à une réflexion plus nuancée sur les enjeux du management contemporain.