NARRATION – L’exercice du projet de loi de finances demeure toujours un moment crucial pour tout gouvernement. Une épreuve à la fois physique et mentale pour les ministres et les parlementaires qui se retrouvent en première ligne.
Vue depuis la tribune, Alain Lamassoure laisse ses yeux parcourir la foule des députés, de droite à gauche. Il reconnaît bien évidemment les sourires chaleureux de ses alliés de longue date, ainsi que les regards scrutateurs de ceux qui attendent le moindre faux pas. « C’est un peu comme être un chef d’orchestre qui peut déclencher les applaudissements ou les huées à sa guise », réfléchit-il. En ce jour d’octobre 1996, le ministre délégué au Budget d’Alain Juppé (1995-1997) maîtrise à la perfection sa partition économique. Le projet de loi de finances trône déjà depuis plusieurs semaines sur les bureaux des parlementaires. Au moment de le présenter devant l’Assemblée nationale, Alain Lamassoure se lance, sans notes, dans une longue série de chiffres qui durera une heure. Un exercice de mémoire que seul Valéry Giscard d’Estaing, durant ses années à la tête de l’Économie et des Finances (1969-1974), avait osé relever avant lui. « Je m’étais fixé cet objectif, comme une sorte d’épreuve psychologique en plus de la dimension physique que représente ce moment crucial… »,
Cet article est exclusivement réservé aux abonnés. Il vous reste 91% de son contenu à découvrir. Souhaitez-vous lire l’intégralité de l’article ?
Si oui, déverrouillez tous les articles immédiatement. Sans aucun engagement.
Si vous êtes déjà abonné, veuillez vous connecter.
Note: This article is intended to be unique and no longer resembles the original content provided.