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Contre-point – Alors que la machine s’emballe déjà, le principal danger pour le Premier ministre ne vient pas de ses oppositions.
Michel Barnier est clair ; presque menaçant. Pas question, dit-il dans le JDD, d’aller au-delà des 30 milliards de hausses d’impôts inscrites dans son projet de budget. Pas question non plus de rendre permanent ce qui a été promis comme temporaire. Le débat n’a pourtant pas encore commencé en séance publique que la machine s’emballe déjà.
La créativité fiscale n’a pas eu de limite en commission des finances, ce qui a permis à son président, l’Insoumis Éric Coquerel, de se féliciter d’un budget « NFP-compatible ». Certes, la copie alourdie a finalement été rejetée parce que les commissaires RN n’ont pas voulu endosser le matraquage prévu par la gauche. Mais la discussion ne fait que commencer. Et ce premier épisode montre qu’il faudra une vigilance de tous les instants pour ne pas se laisser emporter dans une fuite en avant par l’impôt.
Le tabou fiscal a sauté
Le principal danger pour le Premier ministre ne vient cependant pas de ses oppositions. Au sein du « socle commun »…
Les propos du ministre des Finances ont été peu appréciés par certains…
La journaliste Sarah Durand analyse la situation actuelle.
Il est rare d’entendre Michel Barnier s’exprimer de manière aussi catégorique. En effet, dans une récente interview accordée au Journal du Dimanche, le ministre des Finances a clairement déclaré qu’il n’était pas question d’aller au-delà des 30 milliards de hausses d’impôts prévues dans son projet de budget. Une déclaration presque menaçante, qui témoigne de la fermeté du gouvernement face à la pression fiscale.
Pourtant, malgré cette position claire et nette, la machine parlementaire semble déjà s’emballer. En commission des finances, les débats ont été houleux, notamment autour de la question de la pérennisation des mesures temporaires prévues dans le budget. Si le président de la commission, Éric Coquerel, s’est félicité d’un budget « NFP-compatible », les tensions ont rapidement émergé entre les différents groupes politiques. Les commissaires du Rassemblement National, en particulier, ont refusé de soutenir un budget qui accentuerait la pression fiscale sur les classes moyennes.
Cette première passe d’armes en commission des finances annonce des débats houleux à venir en séance publique. Le gouvernement devra faire preuve d’une grande vigilance pour éviter tout dérapage fiscal et garantir la soutenabilité de ses mesures budgétaires. Car si la gauche tente d’imposer sa vision de la fiscalité, c’est surtout au sein du « socle commun » que les dissensions pourraient surgir.
En effet, certains membres de la majorité ont exprimé leur désaccord avec la stratégie fiscale du gouvernement. Les propos de Michel Barnier ont été peu appréciés par certains députés issus de la majorité présidentielle, qui craignent que la pression fiscale ne pèse trop lourdement sur les contribuables. Cette fronde interne pourrait fragiliser la position du Premier ministre et compliquer la mise en œuvre de sa politique économique.
Dans ce contexte tendu, le temps presse pour le gouvernement. Il doit rapidement trouver un équilibre entre la nécessité de consolider les finances publiques et le respect des promesses faites aux citoyens. La pression fiscale est un sujet sensible, qui pourrait rapidement devenir explosif si le gouvernement ne parvient pas à apaiser les tensions. Michel Barnier a choisi la fermeté, mais il devra également faire preuve de diplomatie pour éviter que la situation ne dégénère.
En conclusion, la gestion de la pression fiscale s’annonce comme l’un des défis majeurs du gouvernement dans les mois à venir. Entre les attentes des citoyens, les exigences de Bruxelles et les rivalités politiques internes, le Premier ministre devra faire preuve de finesse pour mener à bien sa politique économique. Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir du pays, et il est essentiel que le gouvernement parvienne à trouver un consensus pour sortir de cette impasse fiscale.