INTERVIEW – Le PDG de l’armateur met en garde contre les conséquences de l’alourdissement de la contribution exceptionnelle sur son groupe
Alors que la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre avait initialement rassuré les chefs d’entreprise, ces derniers se retrouvent à nouveau dans l’incertitude. L’examen en séance de la partie recettes du projet de loi de finances a commencé ce lundi à l’Assemblée nationale, dans un climat politique tendu et incertain. La surenchère est de mise pour proposer le plus d’augmentations d’impôts, avec comme cibles principales, comme c’est souvent le cas en France, les grandes entreprises et les riches. En commission des finances, les députés ont fortement renforcé les mesures fiscales proposées par le gouvernement. CMA CGM en a été la victime, avec le doublement de la contribution exceptionnelle prévue par le gouvernement. Son PDG, Rodolphe Saadé, met en garde contre les risques que ce doublement fait peser sur la compétitivité de son groupe, et insiste sur les dangers de l’incertitude fiscale. Il souligne que le fait d’avoir un grand armateur sur le territoire français est un atout pour le pays.
CMA CGM, une entreprise emblématique du secteur de la marine marchande, est le quatrième armateur mondial en termes de capacité. Fondée par Jacques Saadé, le père de Rodolphe Saadé, l’entreprise a su se développer et se positionner comme un acteur incontournable du transport maritime. Avec une présence dans plus de 160 pays et un chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros, CMA CGM joue un rôle crucial dans l’économie mondiale. C’est donc avec une certaine inquiétude que Rodolphe Saadé voit l’alourdissement de la contribution exceptionnelle prévue par le gouvernement.
Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Rodolphe Saadé met en garde contre les conséquences de cette mesure fiscale sur l’activité de CMA CGM. « Nous sommes déjà confrontés à une concurrence féroce sur le marché du transport maritime. Si l’Assemblée nationale alourdit la contribution exceptionnelle, cela risque de compromettre notre capacité à investir dans de nouveaux navires et de nouvelles technologies », explique-t-il. Il souligne également que cette instabilité fiscale nuit à la confiance des investisseurs et à l’attractivité de la France pour les entreprises étrangères.
Rodolphe Saadé insiste sur le rôle essentiel que jouent les grandes entreprises dans l’économie française. « Nous sommes un moteur de croissance et de création d’emplois. Chaque euro investi par CMA CGM se traduit par des retombées positives pour l’ensemble de l’économie », affirme-t-il. Il rappelle que CMA CGM emploie des milliers de personnes en France et contribue activement au dynamisme des ports et des régions dans lesquels l’entreprise est présente. Pour lui, l’alourdissement de la contribution exceptionnelle constitue donc une menace directe pour l’emploi et l’attractivité du pays.
Face à cette situation, Rodolphe Saadé appelle à une réflexion plus globale sur la fiscalité en France. « Il est temps de mettre en place une politique fiscale claire et stable, qui encourage l’investissement et la croissance. Les entreprises ont besoin de visibilité pour planifier leurs activités à long terme et contribuer au développement économique du pays », affirme-t-il. Il souligne que la France doit rester attractive pour les investisseurs nationaux et internationaux, et que des mesures fiscales excessives risquent de compromettre cet objectif.
En conclusion, Rodolphe Saadé met en garde contre les conséquences néfastes de l’alourdissement de la contribution exceptionnelle sur son groupe, et en appelle à une politique fiscale plus favorable à l’investissement. Il rappelle que CMA CGM est un acteur majeur de l’économie française, et que des mesures excessives risquent de compromettre son développement et son rôle dans l’économie mondiale.