Après une séance tumultueuse marquée par une grande partie dans le rouge, le CAC 40 a réussi à se ressaisir pour clôturer proche de l’équilibre malgré les préoccupations concernant les rendements des obligations américaines et les résultats trimestriels.
La tendance du marché
Il semblait peu probable que le CAC 40 clôture si près de l’équilibre (-0,01%), car l’indice a passé de longues heures en territoire négatif sans jamais approcher des gains potentiels. Pourtant, en milieu d’après-midi, il a réussi à rebondir grâce à une légère détente des taux obligataires qui étaient en hausse brutale depuis une semaine. Les craintes proviennent principalement de Wall Street, avec des investisseurs prenant conscience d’une possible montée de la dette américaine après les élections présidentielles. Les rendements des obligations américaines ont atteint des sommets pas vus depuis juillet dernier. De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) s’est montré optimiste quant à la croissance française, malgré la nécessité d’un « effort significatif » pour le budget français, avec une croissance qui stagne à 1,1% pour 2024 et 2025.
Du côté des indices en France et dans le monde
CAC 40 – 0,01% 7,535,10 points
SBF 120 0,00% 5,711,69 points
DAX -0,20% 19,435.61 points
FTSE 100 – 0,14% 8,310.30 points
Nikkei – 1,39% 38,411.96 points
Dow Jones * – 0,15% 42,865.63 points
Nasdaq * – 0,10% 18,521.86 points
* indice arrêté à la clôture des bourses européennes
Le fait du jour
Les spécialistes prévoyaient une semaine rythmée principalement par les résultats trimestriels, mais finalement les taux des obligations du Trésor américain sont venus s’inviter dans l’actualité. Les regards se sont tournés vers les rendements des obligations à dix ans aux États-Unis, un emprunt gouvernemental auprès des investisseurs, atteignant 4,19% à la clôture avant de redescendre à 4,17% dans l’après-midi, soit 50 points de base de plus qu’avant la baisse de la Réserve fédérale américaine (Fed) en septembre. La montée des titres obligataires est particulièrement liée au dénouement des élections présidentielles à venir (5 novembre). Les investisseurs se préparent de plus en plus à un retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ce dernier proposant de baisser les impôts des entreprises et d’aggraver le déficit budgétaire, entraînant une potentielle augmentation de l’inflation. En 2016, l’élection du milliardaire avait surpris les marchés, faisant grimper les rendements de 1,80% à 2,65% en un mois. Les analystes estiment cependant que le programme de Kamala Harris pourrait aussi avoir des effets « inflationnistes ». Cette tendance pourrait influencer la politique monétaire de la Fed, qui pourrait revoir son approche dans le futur. Une inquiétude qui se répercute inévitablement sur le Vieux Continent. En France, les rendements des obligations d’État sur dix ans sont passés de 2,94% à 3,05% en une seule journée.
Les valeurs en vue
Le Top
En dépit d’un contexte morose pour le secteur automobile, Forvia continue son ascension en Bourse. Après une forte hausse hier, les actions de l’équipementier automobile ont à nouveau bondi lors de cette séance de 5,47%, figurant ainsi parmi les meilleures performances du SBF 120. Le groupe français a publié ses résultats trimestriels ce lundi, avec une baisse de 2,6% de ses ventes, mais confirmant ses prévisions pour la fin d’année. Forvia a également annoncé le renforcement de sa collaboration stratégique avec le constructeur chinois BYD, ainsi que l’équipement des nouveaux véhicules Dacia avec son magasin d’applications. Les analystes ajustent donc leurs recommandations, comme Bernstein qui maintient son opinion de « surperformance » avec un objectif de 12 euros, tandis qu’UBS réitère sa recommandation d’achat à 13 euros. Si les perspectives de Forvia rassurent les spécialistes, ces derniers restent prudents face à une crise automobile qui devrait se prolonger jusqu’en 2025, avec des ventes de voitures électriques plus faibles que prévu et des amendes potentielles sur les émissions de CO2.
Le Flop
Eurofins Scientifics, géant des laboratoires d’analyses, s’est effondré en Bourse avec une chute de 11,53%, la plus importante baisse de la séance pour le SBF 120. Les investisseurs n’ont pas apprécié la révision à la baisse des objectifs du groupe pour 2024 lors de la publication de ses résultats trimestriels. Pour cette année, le groupe français prévoit un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros, révisant à la baisse la fourchette précédemment estimée entre 7,075 et 7,175 milliards d’euros. Néanmoins, le chiffre d’affaires réalisé depuis le 1er janvier s’élève à 5,14 milliards d’euros, affichant une augmentation de 4,7% à taux de change constants par rapport à l’année précédente. Le groupe connaît un fort ralentissement dans certains secteurs du biopharmaceutique. Eurofins a également publié les résultats d’un audit financier suite aux attaques du fonds spéculatif américain Muddy Waters, qui a soulevé des allégations de comptabilité irrégulière. Cet audit confirme la santé financière de l’entreprise en 2023 et l’intégrité de ses systèmes de contrôle.
La citation du jour
« Mon pronostic est que l’on est déjà légèrement en récession et que la prévision (gouvernementale, NDLR) de 1,1% de croissance en 2025 est probablement très optimiste. Il ne faut rien faire qui altère la dynamique des entreprises. » – Patrick Martin, président du Medef, exprimant son inquiétude sur BFMTV/RMC et mettant en garde le gouvernement contre les conséquences d’une contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises et d’une possible réduction de 5 milliards d’euros des exonérations de charges patronales sur les salaires.
L’agenda du mercredi 23 octobre
Les résultats trimestriels seront à nouveau à l’honneur lors de la séance de mercredi. Les membres du CAC 40 publieront leurs rapports, notamment Thalès, Kering, Carrefour, Michelin et Air Liquide, ainsi que d’autres sociétés françaises telles que Bic, Bureau Veritas, Clariant, Ipsen, Klepierre et Mersen. A Wall Street, une journée chargée est attendue avec les résultats de poids lourds tels que Coca-Cola, Boeing, Tesla et Mattel. Ces annonces pourraient éclipser le discours d’une gouverneure de la Fed, Michelle Bowman, alors que la remontée des taux obligataires aux États-Unis suscite des interrogations quant aux taux directeurs.
La recommandation de la rédaction
Interparfums a publié ce mardi ses résultats trimestriels avant l’ouverture de la Bourse. Avec des marques comme Jimmy Choo, Lacoste ou Lanvin qui dynamisent les chiffres du parfumeur, la tendance reste à la hausse, bien que les prévisions pour la fin d’année n’aient pas évolué. Cette dernière information a finalement entraîné une baisse de 0,95% du titre en Bourse, alors qu’il avait grimpé de 8% à l’ouverture. Consultez notre conseil sur la société Interparfums.