30 ANS D’EUROSTAR – Alors que l’anniversaire de la compagnie approche en novembre, Le Lesoir vous emmène dans les coulisses à travers une série d’articles. Dans ce troisième épisode, nous vous emmenons à la visite d’un garde-manger méconnu situé sous les quais de la gare de Londres St. Pancras.
Se régaler d’un repas chaud complet, accompagné de vin ou de champagne, le tout servi à sa place sans supplément. Ce plaisir n’est pas seulement réservé aux passagers de classe affaires en avion. Sur les voies ferrées européennes, certaines compagnies s’efforcent d’offrir un niveau de service élevé aux voyageurs prêts à payer le prix. À l’image de Trenitalia avec sa classe Executive ou de certains trains britanniques avec leur First Class, Eurostar est l’une des rares à servir des repas « comme au restaurant » tout au long de la journée en Standard Premier et Business Premier, qui seront rebaptisés Eurostar Plus et Eurostar Premier à partir du 4 novembre.
Alimenter les voyageurs à 300 km/h demande une logistique complexe, surtout lorsque l’expérience culinaire est loin du simple croque-monsieur des voitures-bars. Finis les produits emballés sous cellophane : les menus sont élaborés par des chefs et renouvelés à chaque saison. Sur les liaisons transmanche, tout se passe sous les quais de la gare de Londres St. Pancras International. Mini-bouteilles d’alcool, canettes de soda, paquets de snacks ou de biscuits, vaisselle floquée du logo d’Eurostar… Tout ce qui concerne l’offre de restauration est stocké dans ce lieu qui ressemble à une caverne d’Alibaba, à l’abri de la lumière du jour.
Une à deux fois par jour, les plats sont livrés ici par camion depuis l’usine du prestataire en restauration d’Eurostar, située en banlieue de Londres. Servis dans de la vaisselle réutilisable, ils sont ensuite disposés sur les plateaux, eux-mêmes chargés dans des chariots portant le numéro de leur train attitré. Dans l’heure qui précède le départ, le tout est remonté sur le quai par des voiturettes. Les repas sont ensuite réchauffés au moment du départ et proposés aux clients généralement avant d’entrer dans le tunnel sous la Manche.
Jusqu’à 200 repas sont servis à chaque départ…
« Chaque jour, jusqu’à 4000 plateaux-repas sont chargés à la gare de Londres St. Pancras, soit un peu plus de 200 par train », souligne Yann Bayeul, responsable de la restauration chez Eurostar. Au moins trois menus différents sont proposés sur chaque trajet : un à base de viande, un à base de poisson et un végétarien. Le nombre de plateaux est très nettement supérieur au nombre de passagers, à l’exception des trains à destination de Bruxelles : faute de prestataire sur place, les repas du retour sont embarqués en même temps.
Pour éviter le gaspillage alimentaire, les équipes de restauration s’appuient sur la technologie. « Si un passager modifie son billet au dernier moment, nous pouvons ajouter ou retirer un plateau-repas jusqu’à quelques minutes avant le départ », ajoute Yann Bayeul. Quant aux régimes alimentaires spéciaux (vegan, sans porc…), ils peuvent être spécifiés en ligne jusqu’à 48 heures avant l’heure de départ.
Entre les repas non consommés et ceux non réclamés, l’objectif de zéro gaspillage semble difficile à atteindre. Eurostar s’est engagée à valoriser les déchets alimentaires. En France, ils sont transformés en compost grâce à une collaboration avec l’entreprise francilienne Les Alchimistes. En 2023, près de 75 000 kg de biodéchets ont ainsi pu être transformés en 14 000 kg de compost, enrichissant ainsi 1374 m² de terre.
Une nouvelle offre culinaire résolument européenne Après Raymond Blanc, aux commandes des cuisines d’Eurostar depuis 2012, de nouveaux talents culinaires font leur entrée. À partir du 4 novembre, les passagers d’Eurostar Premier (anciennement Business Première) dégusteront des repas conçus par le chef britannique Jeremy Chan, la cheffe pâtissière française Jessica Préalpato et la sommelière britannique Honey Spencer. « Trois chefs mondialement reconnus qui incarnent l’essence de la génération Eurostar : authentiquement européens, résolument audacieux et passionnément engagés pour la planète », souligne Gwendoline Cazenave, directrice générale de la compagnie.