ANALYSE – Pour la toute première fois depuis 1976, le Los Angeles Times a pris une décision audacieuse en choisissant de ne pas prendre position en faveur d’un candidat à l’élection présidentielle. Cette décision sans précédent a secoué le monde de l’édition après que son actionnaire a refusé que le journal prenne parti.
L’éditorial en question était prêt depuis plusieurs semaines. Comme à chaque élection présidentielle depuis plus de quarante ans, le service opinion du Washington Post s’apprêtait à apporter son soutien à l’un des candidats à la Maison-Blanche. Alors que le journal a été un farouche opposant de l’administration Trump, ce qui lui a valu de nombreux prix Pulitzer, les éditorialistes avaient initialement décidé de soutenir la démocrate Kamala Harris. Cependant, un revirement de situation est survenu. Le vendredi, la direction générale du média a annoncé que le journal historique s’abstiendrait de prendre position. William Lewis a expliqué cette décision en ces termes : « Nous sommes conscients que cette décision sera interprétée comme un soutien implicite à l’un des candidats, ou le rejet de l’autre, ou encore comme une fuite de nos responsabilités. » Les événements ont confirmé ses craintes.
Il est intéressant de noter que l’impact de la prise de position d’un journal en faveur d’un candidat est aujourd’hui minime sur les électeurs. Cependant, ce refus, qui survient à seulement onze jours de l’élection, soulève des interrogations quant à l’indépendance et à la neutralité des médias.
Le Los Angeles Times est loin d’être le premier journal à prendre une telle décision. En effet, d’autres grands titres de la presse américaine ont choisi de ne pas recommander un candidat, laissant ainsi la responsabilité du choix aux électeurs. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir la diversité des opinions et de garantir une couverture équilibrée de l’actualité politique.
Cette décision fait écho au débat qui agite actuellement le monde de la presse quant à son rôle dans la formation de l’opinion publique. Alors que certains estiment que les journaux ont le devoir de prendre position et de guider les électeurs, d’autres défendent l’idée que la neutralité et l’objectivité doivent primer dans le traitement de l’information.
En fin de compte, le choix du Los Angeles Times de s’abstenir de soutenir un candidat à l’élection présidentielle marque un tournant dans l’histoire de la presse américaine. Cette décision courageuse souligne l’importance de l’indépendance et de la diversité des médias dans une démocratie en pleine évolution.