LE MOIS AMÉRICAIN – Maisons hantées, poupées vaudoues, exorcismes… Cette ville américaine attire chaque année des millions de touristes en quête de sensations fortes.
Alors que certains préfèrent éviter les endroits dits « hantés », d’autres en sont friands. La Nouvelle-Orléans se présente comme LA destination de prédilection. La ville de Louisiane est en effet considérée comme l’endroit le plus hanté des États-Unis. Vrai ou faux ? Chacun est libre de se faire sa propre opinion.
Cependant, les tragédies qui entourent certains lieux rendent cette théorie plus que plausible. Pour en comprendre les raisons, il est essentiel de se pencher sur l’histoire du territoire. Découverte en 1682 par l’explorateur Renée-Robert Cavelier de La Salle, la Louisiane voit officiellement naître La Nouvelle-Orléans en 1718, sous l’impulsion du gouverneur de la colonie, Jean Baptiste Le Moyne de Bienville. Construite sur des marais, la ville étant située en dessous du niveau de la mer, a dû être remblayée pour éviter les crues du Mississippi.
Selon certaines croyances, cette particularité géographique expliquerait en partie pourquoi La Nouvelle-Orléans est hantée. Il n’y aurait pas de sol solide pour retenir les morts et les empêcher de hanter les vivants.
Les traces du passé
Cependant, La Nouvelle-Orléans, surnommée « Nola », n’est pas la seule ville construite sur des marais, alors qu’est-ce qui la distingue des autres? De 1817 à 1905, la ville est touchée par une horrible épidémie de fièvre jaune. Selon les archives de la Bibliothèque publique de La Nouvelle-Orléans, 41 000 personnes perdent la vie. Dépassés, les services civils ramassaient les morts chaque jour dans des chariots pour les déposer dans des fosses communes autour de la ville. Leurs esprits hanteraient toujours La Nouvelle-Orléans.
Ce serait aussi le cas des victimes de Madame Delphine Lalaurie, liée à l’un des manoirs les plus emblématiques de Nola et de passage obligé lors des visites guidées. En 1832, Mme Lalaurie emménage avec son mari dans un manoir néoclassique, au cœur de la ville. Connu pour sa cruauté, elle torturait régulièrement des esclaves.
En 1834, un incendie déclenché par un cuisinier conduit à la découverte d’horreurs par les pompiers, notamment sept esclaves mutilés suspendus au cou. Ce récit continue de glacer le sang des visiteurs lorsqu’ils pénètrent dans la demeure.
Le vaudou et la légende de Marie Laveau
La fascination pour La Nouvelle-Orléans est également due à l’atmosphère mystique régnant dans la ville, en partie représentée par le vaudou. Cette religion, arrivée dans la ville au XVIIIe siècle par les esclaves, accorde une grande importance à l’au-delà. Au Bénin, d’où est originaire le vaudou, les morts ne sont jamais vraiment morts. Pour communiquer avec eux, les croyants pratiquaient des rituels incluant sacrifices d’animaux, bougies, poupées, encens, chants, danses, etc.
Au XIXe siècle, Marie Laveau, originaire de Louisiane, était considérée comme la prêtresse vaudoue la plus renommée de La Nouvelle-Orléans. Elle réalisait des cérémonies publiques et privées où les foules se pressaient pour la voir invoquer les esprits. Des siècles plus tard, elle fascine toujours autant. Au cimetière Saint Louis No.1 où elle est enterrée, des milliers de touristes viennent lui rendre hommage. Des offrandes sont souvent déposées sur sa tombe.
En outre, même si le cimetière Saint Louis No.1 est le plus ancien, ce n’est pas le seul cimetière à attirer les touristes, tous les cimetières de La Nouvelle-Orléans sont prisés. En raison de la situation géographique de la ville, en dessous du niveau de la mer, au XVIIIe siècle il a été décidé d’ériger les tombes au-dessus du sol pour qu’elles ne soient pas inondées. Cette architecture atypique participe à l’atmosphère mystique de La Nouvelle-Orléans, où les morts ne sont pas sous terre car ils sont toujours parmi nous, selon les croyances vaudoues.
Quand Hollywood s’invite à La Nouvelle-Orléans
Si La Nouvelle-Orléans est réellement hantée, nous ne pourrons pas le prouver, mais les studios hollywoodiens ont certainement contribué à accentuer la légende. En 1994 avec Entretien avec un vampire, en 2013 avec la saison 3 de American Horror Story où Kathy Bates incarne Delphine Lalaurie, ou encore avec la série The Originals qui suit l’histoire d’une famille de vampires/sorciers.
Fasciné par le paranormal et La Nouvelle-Orléans, l’acteur Nicolas Cage achète en 2007 deux demeures célèbres, dont le manoir Lalaurie où une douzaine d’esclaves auraient trouvé la mort. Malgré une saisie immobilière qui l’oblige à se défaire de ses biens, il fait construire en 2010 une tombe en forme de pyramide de 2,70 mètres au cimetière Saint Louis No.1. L’inscription « Omni Ab Uno » en latin, qui signifie « Tout à partir d’un », y est gravée. Nicolas Cage n’a jamais explicité les raisons de cet achat mystérieux.
La Nouvelle-Orléans continue donc de nous intriguer…