Reconnaissance historique : Emmanuel Macron admet l’assassinat de Larbi Ben M’hidi par l’armée française
Le président français Emmanuel Macron a fait une déclaration historique ce vendredi 1er novembre 2024, lors des commémorations du 70ᵉ anniversaire du soulèvement du 1er novembre 1954, marquant le début de la guerre d’Algérie. Dans un communiqué émis par le palais de l’Élysée, Macron a reconnu que Larbi Ben M’hidi, figure emblématique et héros national algérien, avait été « assassiné par des militaires français ».
Cette prise de parole ne se limite pas à une simple reconnaissance des faits passés mais revêt une signification symbolique profonde. En effet, Larbi Ben M’hidi était l’un des six leaders du Front de libération nationale (FLN) qui, il y a sept décennies, avait initié l’insurrection qui a conduit à un conflit ardu entre la France et l’Algérie. Ben M’hidi, à la fois stratège et symbole de la lutte pour l’indépendance algérienne, a été capturé et tué par les forces françaises, dirigées à l’époque par le général Aussaresses, un personnage controversé réputé pour sa brutalité durant cette période tumultueuse.
Cette déclaration de Macron s’inscrit dans un cadre plus large de réévaluation des relations entre la France et l’Algérie, encore marquées par les traumas de la colonisation et de la guerre. Le président a souligné l’importance de cette reconnaissance, non seulement pour l’Algérie, mais aussi pour la France, afin de favoriser un dialogue réparateur entre les deux nations. « La mémoire est un puissant vecteur de réconciliation. En reconnaissant les souffrances infligées, nous ouvrons la porte à la compréhension et à la paix », a-t-il déclaré.
Le discours prononcé par Macron a été largement salué par les personnalités algériennes et les historiens, qui voient en cette déclaration un pas significatif vers une meilleure compréhension des événements ayant conduit à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Cependant, certains observateurs pointent du doigt que des actions concrètes doivent suivre ce geste symbolique. La question des réparations et de la restitution de certaines archives reste en suspens, créant une pression croissante sur le gouvernement français pour qu’il aborde ce sujet avec la même franchise.
Les commémorations du 1ᵉʳ novembre ont également été l’occasion d’évoquer les violences de la guerre d’Algérie, souvent qualifiée de « sale guerre » en raison de la brutalité des méthodes utilisées par les deux camps. Les historiens s’accordent à dire que ces violences ont profondément marqué les mémoires collectives des deux pays, entre souffrances infligées et luttes pour la dignité. Des événements tels que la bataille d’Alger, qui a connu des atrocités de la part de l’armée française et des actions violentes du FLN, continuent de hanter les consciences.
La décision de Macron de reconnaître officiellement l’assassinat de Larbi Ben M’hidi pourrait ouvrir de nouveaux débats en France sur sa politique coloniale et sur le traitement réservé aux anciens combattants algériens, dont beaucoup se sentent encore marginalisés dans le récit national. Cette ambivalence soulève aussi des questions sur la transmission de la mémoire coloniale dans les écoles françaises et sur le besoin crucial d’enseigner cette histoire de manière honnête et objective.
En conclusion, la déclaration du président Macron s’inscrit dans une dynamique de mémoire et de réconciliation, mais elle soulève aussi des attentes sur des mesures concrètes qui devront être prises dans les mois et années à venir. Alors que les deux nations continuent d’explorer leur passé commun, la reconnaissance des actes historiques est essentielle pour construire un avenir de coopération et de compréhension partagée. Un dialogue renouvelé pourrait ainsi émerger, fondé sur le respect mutuel et la volonté de tourner la page des blessures du passé.