Le Premier Ministre exprime son désir de connaitre le sort réservé à l’argent public par les deux groupes ayant annoncé des suppressions d’emplois et des fermetures de sites.
Cette déclaration risque d’envenimer un peu plus les relations déjà compliquées entre les entreprises et le monde politique. Auchan et Michelin ont réagi rapidement aux propos du Premier Ministre, qui a exprimé son souhait de savoir comment les deux groupes ont utilisé l’argent public qui leur a été donné.
Le Premier Ministre a été interpellé par André Chassaigne, député du Parti communiste français (PCF), qui remettait en question l’utilisation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) par les deux groupes. Il accusait également les différents gouvernements sous Emmanuel Macron de faire des cadeaux excessifs aux entreprises.
Auchan a répondu en indiquant que la réduction annuelle de charges de 83 millions accordée au titre du CICE a été entièrement utilisée pour les objectifs du dispositif, notamment la redistribution du pouvoir d’achat à ses employés, la restauration de la compétitivité de l’entreprise et le déploiement de technologies innovantes.
Le CICE, mis en place en 2013 pour aider les entreprises à réduire le coût du travail et améliorer leur compétitivité, a été transformé en baisse pérenne des cotisations patronales en 2019. Il est régulièrement critiqué par la gauche politique.
Auchan a également précisé qu’en 2023 l’entreprise a payé 258 millions d’impôts et taxes, ainsi que 607 millions d’euros de charges sociales, contribuant ainsi au fonctionnement public.
En difficulté, Auchan vient d’annoncer un plan de restructuration avec 2389 suppressions d’emplois et la fermeture de dix magasins, dont trois hypermarchés.
De son côté, Michelin a annoncé la fermeture de deux usines à Cholet et à Vannes, entraînant la suppression de 1254 emplois. Le groupe a souligné qu’il ne bénéficiait plus du CICE et a précisé avoir reçu 42 millions d’euros au titre du crédit impôt recherche en 2023, principale aide publique.
Michelin a également souligné son engagement en matière de recherche et développement, avec des investissements annuels de 1,2 milliard d’euros. Le groupe a souligné l’importance du CIR pour la compétitivité de ses chercheurs et le renforcement de son centre mondial de R&D en France.
Dans un contexte de débat houleux sur le budget 2025, Michelin a souligné l’importance du CIR pour consolider ses activités de recherche en France, notamment avec plus de 3000 chercheurs basés à Clermont-Ferrand.