Mercredi matin, un vent de panique a soufflé sur l’entreprise AidAccess, suite à l’élection du président Trump le 6 novembre. En moins de 12 heures, la société a reçu pas moins de 5000 commandes de pilules abortives. Un record qui témoigne de l’inquiétude des Américaines face à l’incertitude de l’avenir de l’avortement dans leur pays.
Aux États-Unis, acheter des pilules abortives en ligne est devenu une pratique courante, en particulier dans les États où l’avortement est restreint voire interdit. Des plateformes telles que Plan C offrent des informations sur la manière de se procurer ces médicaments et incitent les femmes à agir rapidement pour garantir leur autonomie sur leur corps.
Mais l’inquiétude ne se limite pas aux pilules abortives. Les personnes transgenres craignent également que leurs droits soient menacés sous le gouvernement de Trump. Les commandes de contraceptifs d’urgence et de traitements hormonaux ont également explosé ces dernières heures, témoignant d’une volonté de se préparer à toute éventualité.
Elisa Wells, cofondatrice de Plan C, a déclaré au Guardian : « De toute évidence, les gens essaient de planifier l’apocalypse reproductive qui, selon nous, se produira sous la présidence de Trump ». Le site Queer Doc, qui fournit des hormones favorisant la transition de genre, a également constaté une augmentation des demandes de la part de patients transgenres inquiets pour leur accès aux traitements hormonaux.
La récente abrogation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême en juin 2022 a ouvert la voie à treize États américains pour interdire l’avortement sur leur territoire. Face à cette menace, des États comme Washington, la Californie et le Connecticut ont commencé à constituer des stocks de pilules abortives pour garantir l’accès à l’avortement, quelles que soient les décisions politiques à venir.
La crainte de voir Trump restreindre l’accès aux pilules abortives en retirant le mifépristone du marché ou en instaurant une interdiction fédérale de l’avortement pousse les Américaines à agir. La loi Comstock, adoptée en 1873, qui réprime tout envoi par la poste de matériel « obscène » ou « immoral », est brandie par les anti-IVG comme un outil de censure potentiel. Face à ce climat d’incertitude, l’entreprise AidAccess s’efforce de répondre à la demande croissante tout en restant vigilant sur l’évolution de la législation.