Par Julie Malo, pour Le Lesoir
Publié le 4 novembre 2024 à 12h53, mis à jour à 15h48
La célèbre fontaine de Trevi, l’un des emblèmes de Rome, est actuellement fermée pour des travaux de rénovation jusqu’en 2025. Les visiteurs qui viennent jeter une pièce dans l’espoir de revenir un jour dans la Ville éternelle se retrouvent face à une situation inattendue. La fontaine, vide de son eau habituelle, est entourée d’un bassin temporaire où les visiteurs peuvent continuer à faire leurs vœux en lançant des pièces. Cette installation provisoire a été surnommée ironiquement la « petite piscine municipale de Trevi » sur les réseaux sociaux, suscitant des réactions mitigées parmi les touristes et les locaux.
Selon les autorités locales, cette restauration est essentielle pour préserver l’intégrité de la fontaine. En effet, en raison de sa forte fréquentation, des problèmes liés à un microclimat particulier ont favorisé la croissance de végétation indésirable et de dépôts de calcaire. La construction d’une passerelle temporaire est également prévue pour permettre aux visiteurs de jeter leurs pièces tout en évitant la surpopulation autour du monument. L’objectif est de recueillir des données pour résoudre les problèmes de surfréquentation et garantir la pérennité de la fontaine de Trevi.
Bien plus qu’une simple rénovation, ces travaux s’inscrivent dans une démarche plus large de lutte contre le surtourisme à Rome. L’instauration d’un accès réglementé à la fontaine, avec une possible taxe pour les touristes, témoigne de la volonté des autorités de gérer de manière plus durable l’afflux massif de visiteurs. Alors que l’Italie fait face à une augmentation du tourisme de masse, des mesures similaires sont envisagées dans d’autres régions du pays, telles que Venise et les Cinque Terre. Ces initiatives visent à trouver un équilibre entre la préservation du patrimoine et la qualité de l’expérience touristique.
L’association Caritas, qui bénéficie des fonds récoltés dans la fontaine de Trevi, a souligné l’importance de ces contributions pour financer ses programmes sociaux, dont une banque alimentaire. Grâce aux pièces jetées par les visiteurs, elle a pu récolter des sommes significatives, démontrant ainsi le lien entre tourisme et solidarité. Malgré les critiques et les controverses entourant ces travaux, il est essentiel de reconnaître l’impact positif de ces actions sur la communauté locale.
En cette période de transformations et de défis, l’Italie semble se positionner comme un laboratoire d’expérimentations anti-tourisme de masse. Les débats autour des taxes touristiques et des restrictions d’accès aux sites emblématiques révèlent une volonté de repenser le modèle touristique actuel. Face à l’augmentation constante du nombre de visiteurs, les autorités et les habitants cherchent des solutions durables pour protéger le patrimoine culturel et environnemental du pays.
En conclusion, la fontaine de Trevi incarne non seulement un symbole de la Ville éternelle, mais aussi le reflet des enjeux actuels liés au tourisme et à la préservation du patrimoine. À travers ces travaux et ces initiatives, Rome cherche à équilibrer l’afflux de visiteurs tout en valorisant son histoire et sa culture. Le défi consiste à trouver un juste milieu entre l’accueil des touristes et la protection des sites emblématiques, afin de garantir un avenir durable pour la Ville éternelle.