RÉCIT – Sous le feu des critiques depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, le ministre issu de LR s’apprête à bénéficier d’un large soutien pour faire adopter ses mesures de lutte contre le trafic de drogues. En attendant le bras de fer prévu sur la loi sur l’immigration.
C’est un heureux hasard du calendrier, mais cela tombe à point nommé. Avant de s’envoler vendredi pour Marseille avec le ministre de la Justice, Didier Migaud, pour y présenter son plan de lutte contre le trafic de stupéfiants, Bruno Retailleau organise un dîner. Ce jeudi soir, le ministre de l’Intérieur devait recevoir une vingtaine de députés issus de l’aile droite du camp Macron, dans les salons de l’Hôtel de Beauvau à Paris. Il souhaite « mieux les connaître » et « échanger sur les divers projets de loi à venir », indique son entourage. En d’autres termes, pouvoir compter sur leur soutien dans les mois à venir.
Sa « riposte républicaine » visant à assécher les trafics de drogue devrait lui permettre de rassembler large, de certaines factions de gauche jusqu’au Rassemblement national (RN). « Le mal est si profond, a-t-il déclaré jeudi matin sur Sud Radio, que tout le monde doit s’unir contre ce fléau. » L’ancien chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), qui aime jouer avec les « lignes rouges »…
Dans les couloirs du pouvoir, on murmure déjà que Bruno Retailleau pourrait bien être l’homme fort de la majorité présidentielle dans les semaines à venir. Son charisme et sa détermination séduisent une bonne partie des parlementaires, en quête d’une figure capable de mener à bien des réformes cruciales pour l’avenir du pays. Sa fermeté affichée en matière de lutte contre le trafic de drogues est perçue comme une réponse attendue à un problème de société majeur.
Il y a ceux qui se posent des questions sur les véritables motivations du ministre, issus de l’opposition mais aussi de son propre camp. Certains redoutent une récupération politique de cette question sensible, tandis que d’autres saluent enfin une prise de conscience à la hauteur des enjeux. Dans tous les cas, le débat s’annonce houleux et les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour l’avenir de la lutte contre le trafic de drogues en France.
En attendant, Bruno Retailleau peut compter sur un fort soutien populaire, notamment dans les quartiers les plus touchés par le trafic de drogues. Sa parole est écoutée, sa détermination est saluée. Reste à convaincre les réticents et à rassembler autour de lui une majorité prête à agir. Le temps presse, et les enjeux sont de taille. Le ministre de l’Intérieur saura-t-il se montrer à la hauteur de la tâche qui l’attend ? Attendons de voir…