Rachid Mekhloufi, véritable icône du football algerien et figure emblématique de l’AS Saint-Etienne, a tiré sa révérence à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui une empreinte indélébile au sein du sport. Né en 1936, ce natif de Chlef a rejoint l’équipe des Verts en 1954 alors qu’il n’était encore qu’un adolescent de 18 ans. À peine arrivé, il s’impose rapidement comme un joueur prodige, marquant les esprits et contribuant de manière significative au premier titre de champion de France du club en 1957, où il a inscrit 25 buts au cours de cette saison mémorable.
L’année suivante, alors qu’il avait l’opportunité de représenter la France lors de la Coupe du Monde, Mekhloufi opte pour un choix audacieux et profondément symbolique : rejoindre l’équipe du FLN, dédiée à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Ce geste est un témoignage de son engagement pour la cause de son pays natal, et il incarne à la perfection les valeurs de courage et de détermination qui ont caractérisé sa vie.
Rachid Mekhloufi a poursuivi sa carrière avec brio, notamment lors de son passage au Servette Genève entre 1961 et 1962 avant de revenir au sein de l’AS Saint-Etienne, où il aurait continué à briller sur le terrain. Au fil des années, il s’est distingué par son palmarès impressionnant, remportant quatre titres de champion de France en 1957, 1964, 1967 et 1968, ainsi qu’une Coupe de France en 1968. En reconnaissance de ses performances exceptionnelles, il a été honoré à trois reprises par les prestigieuses Étoiles d’Or de France Football, en 1964, 1966 et 1967.
Après avoir raccroché les crampons, Mekhloufi ne se retire pas du monde du football. Au contraire, il emprunte un nouveau chemin en devenant entraîneur, et sa carrière dans ce domaine est tout aussi remarquable. Il s’est vu confier les rênes de l’équipe nationale algérienne à plusieurs reprises, notamment entre 1971 et 1972, puis de 1975 à 1979. Sa plus grande réussite en tant que sélectionneur reste la victoire historique des Fennecs face à l’Allemagne lors de la Coupe du Monde de 1982, où l’Algérie a triomphé 2-1, inscrivant son nom dans les annales du football international.
À l’heure actuelle, Rachid Mekhloufi se classe parmi les meilleurs buteurs de l’histoire de l’AS Saint-Etienne, avec un impressionnant total de 152 réalisations. Au-delà de ses exploits sur le terrain, il a joué un rôle de premier plan à la Fédération algérienne de football, dont il a été brièvement le président, ainsi qu’au sein de la Confédération africaine de football (CAF). Son amour pour le sport ne s’est jamais terni, car il a également participé à l’instauration de plusieurs académies de football, de véritables pépinières pour les futures générations de joueurs.
En hommage à sa mémoire, l’AS Saint-Etienne a souligné l’impact durable de Mekhloufi. Dans un communiqué, le club a déclaré : « Pour l’éternité, Rachid Mekhloufi a rejoint Robert Herbin, Georges Bereta, André Fefeu, Salif Keita et Kees Rijvers, enlevés dernièrement à l’affection des leurs, autant de joueurs, exemplaires et talentueux tout à la fois, qui auront laissé une trace indélébile dans la mémoire collective du Peuple Vert. »
En 2013, il avait été nommé « ambassadeur à vie » du club, une reconnaissance de son héritage et de sa passion indéfectible pour le football. Rachid Mekhloufi demeure, aujourd’hui encore, une figure inoubliable, tant pour l’AS Saint-Etienne que pour l’ensemble du football algérien. Sa disparition laisse un vide immense dans le cœur des amateurs de football, mais son héritage continue de briller, inspirant de futures générations de joueurs et de passionnés.