Le deuxième trimestre de l’année 2024 a été marqué par des turbulences pour l’industrie algérienne. L’Office National des Statistiques (ONS) a mené une enquête révélant une réalité complexe de l’activité industrielle en Algérie. Avec des taux de production limités à 50-75 %, ce ralentissement est causé par des obstacles persistants, que ce soit au niveau de l’approvisionnement en matières premières paralysant certaines entreprises publiques pendant jusqu’à 29 jours, ou encore en termes de gestion financière et de ressources humaines.
Cette enquête trimestrielle repose sur les témoignages des chefs d’entreprises. Bien que la plupart d’entre eux estiment avoir du personnel qualifié, certains font toujours face à des pressions logistiques, des défis structurels et bien plus encore. Le paysage reste nuancé mais ouvre des perspectives de redressement.
Approvisionnement : une machine industrielle en difficulté
L’approvisionnement en matières premières, en particulier pour les entreprises publiques, est l’un des aspects les plus marquants de cette enquête. En effet, près d’un tiers des entreprises publiques ayant participé à l’enquête ont signalé des interruptions de stock prolongées pouvant durer jusqu’à un mois.
Une situation qui a un impact significatif car en cas de pénurie, la chaîne d’approvisionnement est perturbée, ralentissant tout le processus industriel. De plus, la vulnérabilité énergétique pèse également sur la balance, avec 15 % des établissements publics signalant des pannes d’électricité ponctuelles.
Par ailleurs, le secteur privé semble moins touché par le manque de matières premières.
Main-d’œuvre et compétences : une balance fragile dans l’industrie algérienne
L’enquête de l’ONS a également révélé que, du point de vue des ressources humaines, l’industrie algérienne traverse une période ambivalente. D’une part, les entreprises publiques et privées estiment disposer de personnels qualifiés, avec des taux respectifs oscillant entre 75 et 82 %. D’autre part, le recrutement reste un défi pour certaines entreprises, en particulier dans le secteur public.
La trésorerie serrée et les équipements vieillissants : les enjeux de l’industrie en Algérie
La trésorerie est considérée comme « normale » par 70 % des entreprises industrielles publiques et la majorité des entreprises privées. Cependant, les finances restent sous pression, poussant certaines sociétés à recourir à des crédits bancaires. En ce qui concerne les contraintes financières et techniques, voici les chiffres révélés par l’ONS :
– Accès aux crédits bancaires : 20 % des entreprises publiques et 2 % des privées ont dû solliciter des prêts bancaires ;
– Équipements industriels vieillissants : 62 % des entreprises publiques subissent des pannes fréquentes ;
– Toutefois, 21 % des entreprises publiques et 28 % des établissements privés investissent dans des équipements modernes pour pallier aux pannes fréquentes affectant l’industrie algérienne.
En somme, l’industrie algérienne doit relever plusieurs défis pour retrouver une croissance durable. Les données de l’ONS mettent en lumière les obstacles à surmonter, tout en laissant entrevoir des opportunités de redressement pour l’avenir de ce secteur crucial pour l’économie du pays.