Le Retour de Trump : Une Réaction au Maroc et des Échos en Algérie
Depuis l’élection récente de Donald Trump, un climat d’excitation palpable règne parmi certains responsables marocains, tels qu’André Azoulay et Nasser Bourita. Leur enthousiasme évoque celui d’un enfant retrouvant sa mère après une longue absence. En effet, la victoire de Trump semble être perçue comme une victoire personnelle pour ces figures marocaines, qui anticipent des développements favorables dans le contexte du Sahara Occidental.
Dans les médias marocains et sur les réseaux sociaux, de nombreux commentateurs, souvent orchestrés par les services de renseignement nationaux, ont profité de cette dynamique pour arguer que le nouveau mandat de Trump serait synonyme de reconnaissance définitive de la souveraineté marocaine sur le territoire contesté. L’Algérie, dans cette équation, devient l’objet des provocations, avec l’espoir que le soutien américain envers le Maroc soit renforcé.
Cependant, des sources proches de Trump signalent une réalité plus nuancée. Selon des informations obtenues par Algeriepatriotique, l’approche de Trump à l’égard de la diplomatie est clairement transactionnelle. Cela signifie qu’il n’a pas d’affinités prédéterminées envers un pays ou un autre. Les déclarations du nouveau président, dès son arrivée au pouvoir, ont mis en avant son intention de mettre fin aux guerres en cours, en référence aux conflits que son prédécesseur aurait exacerbés, notamment en ce qui concerne la situation à Gaza et au Liban.
Du côté algérien, la réaction du président Abdelmadjid Tebboune a été proactive. Parmi les premiers dirigeants mondiaux à féliciter Trump, Tebboune a symbolisé une volonté de maintenir une ligne de communication ouverte avec les États-Unis. Un diplomate algérien a souligné cet angle stratégique : “Si des doutes persistaient sur la nature des relations entre l’Algérie et les États-Unis, cela se serait sûrement reflété dans les interactions entre nos deux pays.”
Concernant le dossier épineux du Sahara Occidental, ce dernier a rappelé que l’Algérie, basée sur le respect des normes internationales, se conforme aux résolutions des Nations unies. Ce principe fondamental est souvent mis à mal, notamment lorsqu’il s’agit de prises de position unilatérales comme celle récemment exprimée par le président français Emmanuel Macron, qui a exprimé son soutien au plan d’autonomie marocain, une démarche critiquée comme étant en contradiction avec le droit international.
Massad Boulos, un proche conseiller de Trump, a également offert un aperçu des orientations futures de la politique étrangère américaine. Dans une déclaration, il a évoqué la volonté du président de réajuster les relations des États-Unis avec des pays comme l’Iran, tout en cherchant à atténuer les tensions avec la Russie et la Chine. Contrairement aux approches plus agressives de l’administration Biden, Trump semble vouloir ouvrir des portes, même avec des adversaires idéologiques. Boulos a clairement noté que Trump souhaite négocier un nouvel accord nucléaire avec le régime iranien, ce qui pourrait également avoir des répercussions sur la stratégie marocaine, particulièrement en matière de soutien à ses accusations envers l’Iran, présentant ce pays comme un soutien pour le Polisario.
Ainsi, le retour en force de Trump sur la scène internationale semble redéfinir certains rapports de force, particulièrement au Maghreb. Alors que le Maroc espère un soutien renouvelé de la part des États-Unis, l’Algérie continue de se positionner fermement sur la scène diplomatique, mettant en avant un respect scrupuleux des résolutions internationales. Ce jeu d’échecs diplomatique, déjà chargé en tensions historiques, annonce une période d’incertitudes et de rebondissements qui mérite une attention particulière.
La santé du roi Mohammed VI, actuellement hospitalisé à Paris dans un état critique, ajoute également une dimension d’incertitude à la situation politique marocaine et pourrait influencer les dynamiques futures dans cette région déjà tumultueuse.