Si toutes les aides publiques sont désormais orientées vers les pompes à chaleur électriques (PAC) et que le gouvernement nous promet un plan d’action pour produire un million de ces appareils d’ici 2027, cette solution n’est pas toujours la panacée. En effet, entre des systèmes de financement parfois complexes et une augmentation des prix de l’électricité par rapport à ceux du gaz, le secteur connaît actuellement quelques difficultés. De plus, cet équipement ne bénéficie plus systématiquement d’une garantie décennale lorsqu’il est installé lors de rénovations.
Barbara et Philip Wrigley, un couple d’octogénaires installés dans la Manche depuis plus de 20 ans, ont également fait partie des déçus des pompes à chaleur. Ou plus précisément de la pompe à chaleur à 1 euro. Ce dispositif, soumis à conditions de ressources et lancé en 2019, existe toujours mais il est nécessaire de cumuler toute une série de paramètres pour pouvoir bénéficier des subventions de MaPrimeRénov et des Certificats d’économie d’énergie pour annuler la facture. Guidés par des amis, le couple pensait avoir fait une bonne affaire en remplaçant leur vieille chaudière à gaz de 19 ans mais encore fonctionnelle par une nouvelle PAC en décembre 2022.
Pendant plus d’un an, tout a bien fonctionné comme l’a confié Barbara à la Presse de la Manche, bien que les factures aient été plus élevées que prévu. Cependant, les choses se sont compliquées le 19 janvier 2024 lorsque le chauffage a cessé de fonctionner. Après plusieurs tentatives infructueuses pour contacter l’entreprise qui avait installé l’appareil, le couple a dû se résoudre à changer d’équipement sans aucune aide pour un coût de 12 381 euros.
Selon Audrey Zermati, directrice de la stratégie chez Effy, société spécialisée dans les travaux de rénovation énergétique, la responsabilité incombe à l’installateur. Il y a en effet plusieurs sociétés peu scrupuleuses, souvent situées au nord de Paris et spécialisées dans l’installation de pompes à chaleur à 1 euro. Contrairement aux isolations à 1 euro, où les résultats sont souvent décevants, la formule n’est pas nécessairement mauvaise, mais exige une vigilance accrue.
Il est donc essentiel d’éplucher les devis, d’éviter tout démarchage téléphonique, de demander plusieurs devis pour comparer les offres, de se renseigner sur la société prestataire et d’opter pour une entreprise sérieuse assurant l’installation et la maintenance sur le long terme. C’est le choix qu’ont fait Barbara et Philip en se tournant vers un prestataire local pour un coût total de près de 12 400 euros.