À partir du 1er novembre 2024, l’Algérie fera officiellement partie de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (Zlecaf), grâce à la mise en œuvre d’un accord visant à favoriser le commerce intra-africain. Cette initiative, qui englobe actuellement neuf pays, marque une étape importante dans la promotion d’un marché commun sur le continent.
Dans une circulaire diffusée aux administrations centrale et régionale des Douanes algériennes, le ministère des Finances a expliqué les règles et modalités précises de l’accord qui constitue cette nouvelle ère de libre-échange. Dater de seulement un jour avant l’entrée en vigueur de l’accord, cette communication dresse un tableau des attentes et du cadre régissant les échanges avec les pays membres.
L’accord, signé le 21 mars 2018 à Kigali au Rwanda et ratifié par l’Algérie le 5 avril 2021, vise principalement à créer un environnement commercial harmonisé et dynamique en Afrique. L’objectif des autorités algériennes, comme le souligne le ministère des Finances, est de « faciliter le commerce des biens » en vue de stimuler l’économie locale et régionale. Cela passe par une réduction progressive des droits de douane, l’élimination des barrières non tarifaires et l’optimisation des procédures douanières.
Actuellement, les produits de neuf pays sont concernés par cet accord : Afrique du Sud, Cameroun, Égypte, Ghana, Kenya, Île Maurice, Rwanda, Tanzanie, et Tunisie. Ces nations bénéficient d’un accès privilégié au marché algérien, un processus renforcé par une circulaire interministérielle en date du 26 septembre.
Le cadre de la Zlecaf repose sur trois listes de concessions adoptées lors de deux sommets africains, respectivement le 29e et le 32e. La première liste, dite « liste A », recouvre les produits non sensibles, représentant au moins 90 % des lignes tarifaires. Pour ces produits, un démantèlement progressif des tarifs douaniers est prévu, avec un échéancier de cinq ans pour les pays en développement et dix ans pour ceux considérés comme moins avancés.
La deuxième liste, la « liste B », inclut des produits plus sensibles, englobant 7 % des lignes tarifaires. Pour ces biens, l’Algérie s’engage à une réduction graduelle des droits de douane, visant une élimination complète de ces derniers d’ici janvier 2030. La réduction appliquée sera fixée à 20 % chaque année à partir de 2026, offrant une transition souple aux opérateurs économiques concernés.
Une troisième liste, dénommée « liste C », exclut certains produits de la libéralisation, représentant environ 3 % des lignes tarifaires. Ces marchandises, bien que susceptibles d’être importées, seront assujetties aux droits de douane habituels applicables à tout produit non couvert par un accord de libre-échange.
Pour renforcer la crédibilité de cette initiative, le ministère insiste sur la nécessité d’un « certificat d’origine ZLECAF », une pièce essentielle pour prouver l’origine des produits dans le cadre de ce libre-échange. Les exportateurs algériens devront donc veiller à fournir ce document pour tous les envois vers les pays africains participants à l’accord. Néanmoins, certaines exemptions sont en place. Les échanges relatifs à des biens destinés à un usage personnel ou familial, d’une valeur inférieure à 500 dollars pour les envois postaux ou 1200 dollars pour les bagages des voyageurs, ne nécessiteront pas la justification de l’origine.
En somme, l’entrée en vigueur de la Zlecaf représente une avancée considérable pour l’Algérie et les nations partenaires dans leur quête d’un avenir commercial plus intégré en Afrique. Les enjeux économiques se font ressentir et il est essentiel de suivre de près l’évolution de cette initiative stratégique qui peut redéfinir les relations commerciales intra-africaines.